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Comment trouver le bon équilibre avec l'altitude

Johannesburg, où se disputera notamment la finale de la Coupe du monde, se situe à 1700 mètres d'altitude. Par conséquent, établir son camp de base au niveau de la mer peut constituer un désavantage, qui n'est pas forcément rédhibitoire.

09 juin 2010, 08:58

Les quelques sélections qui vivront au bord de la mer lors de la Coupe du monde devraient être handicapées lors des matches à 1700 mètres d'altitude. C'est ce qu'estiment plusieurs médecins, sans pour autant condamner à l'échec ces formations.

Avec l'altitude, l'oxygène se raréfie (hypoxie) et la consommation maximale d'oxygène, directement liée aux performances, diminue simultanément. Ainsi, à 1753 mètres, altitude de Johannesburg, ville hôte la plus élevée, qui accueillera notamment la finale, «on est entre cinq et 10% de baisse de performance», indique le Pr Jean-Paul Richalet, médecin du sport à l'hôpital Avicenne de Bobigny et spécialiste de l'altitude. Mais l'impact n'est pas le même sur tous et l'adaptation à l'altitude est déterminante pour la performance.

«Si vous restez tout le temps au niveau de la mer et que le jour de la compétition, même à 1700 mètres, vous montez, vous serez handicapés par rapport à une équipe qui aura séjourné à cette altitude», estime ainsi le Pr Richalet, pour qui un «temps d'acclimatation est nécessaire pour que l'organisme développe l'accélération du cœur, de la respiration et un peu de globules rouges en plus» pour compenser le manque d'oxygène.

C'est pourtant le choix qu'ont fait Français, Japonais, Danois, Algériens, Nigérians, Grecs, Camerounais et Ivoiriens, qui installeront leur camp de base sur la côte sud-africaine. Peut-être comptent-ils en échange sur un climat plus doux pendant l'hiver austral, sur une meilleure récupération et un entraînement plus efficace. «En s'entraînant en altitude, on va s'adapter mais on va pouvoir moins pousser l'entraînement. Au niveau de la mer, on pourra fournir des entraînements maximaux, donc c'est une balance qui est difficile à faire», explique Andy Marc, de l'Institut de recherche biomédicale et d'épidémiologie du sport.

Côté français, on doute des effets d'une altitude jugée «modérée». «On sait que l'altitude déploie ses effets à partir de 1800 ou 2000 mètres. En dessous il n'y en a quasiment aucun», assure le professeur Pierre Rochcongar, médecin de la Fédération française. Il a malgré tout recommandé aux Bleus un stage en altitude pour se préparer: à Tignes du 18 au 25 mai.

«Sur une durée aussi courte, ça n'a aucun effet sur les bénéfices potentiels qu'on attend d'un stage en altitude», conteste Grégoire Millet, professeur à l'Institut des sciences du sport de l'université de Lausanne et expert en hypoxie pour l'équipe d'Algérie. Le camp de base des Fennecs sera aussi au niveau de la mer, mais «ils n'ont pas eu le choix» et sont «conscients du fait que ça peut potentiellement poser des problèmes», indique Grégoire Millet. D'où un stage de deux semaines à Crans-Montana, pour s'habituer également aux trajectoires du ballon, «sensiblement différentes» en altitude.

Dans tous les cas, «il ne faut pas non plus exagérer l'importance de l'altitude dans cette compétition. A La Paz (3500 m), ce serait le facteur déterminant, mais à 1700 m, on est à une altitude moyenne», reconnaît le Pr Richalet. /si

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