Florian Gonon (Subaru Impreza) a réussi une sacrée «perf» au Critérium jurassien! Le Valaisan a pris le commandement des opérations dès la première spéciale (ES) pour s'adjuger sa première victoire en championnat de Suisse des rallyes, devant Hervé von Dach et le Belge Jean-Philippe Radoux. Il a aussi pris la tête du classement scratch 2009 (deux épreuves).
Ce succès, conquis avec plus d'une minute d'avance sur von Dach, ne doit rien à personne. D'accord, le Valaisan a profité de l'inexpérience de son plus proche poursuivant au volant de la Peugeot 207 S2000. D'accord, il a eu la chance de voir Olivier Burri (Abarth Grande Punto S2000) et Brian Lavio (Peugeot 207 S2000) mettre la flèche à gauche dès vendredi soir. D'accord encore, il a su tirer son épingle du jeu lors de la superspéciale tant décriée de vendredi (15 secondes de bonus sur tout le monde), courue à Delémont dans des nuages de poussière, les voitures tournant en boucle sur un tracé de 2 km. Reste que, dès les premières ES du samedi, le futur vainqueur creusera petit à petit son avance pour la porter rapidement à plus d'une minute. Tout cela à la faveur d'un pilotage parfait.
Ce confortable matelas est aussi le fruit des erreurs de jeunesse commises par Hervé von Dach. Après avoir perdu 40 secondes à Delémont suite à une sortie de route, le Bruntrutain d'origine partait aussi à la faute dans l'ES 7 samedi. Si la performance de von Dach est louable - premier podium dans une manche du championnat de Suisse -, il aurait pu (et dû) mieux faire avec sa Peugeot 207 S2000. Sur des routes sèches, un tel véhicule, s'il est bien piloté, est capable de creuser d'énormes écarts. L'an dernier, avec la même monture, le champion de Suisse en titre Grégoire Hotz avait jeté les bases de son sacre en remportant le «Crité» avec plus de deux minutes d'avance sur... Florian Gonon!
Dire que von Dach a éprouvé mille peines pour décrocher cette deuxième place finale tombe donc sous le sens. Il ne possédait que quatre dixièmes d'avance sur le Belge Jean-Philippe Radoux (Mitsubishi Lancer Evo 9) avant d'attaquer l'ultime ES, la super-spéciale de Delémont. Sur un tracé humidifié par les organisateurs et donc exempt de poussière, contrairement à la veille, von Dach réussissait à creuser son avance pour conserver son rang sur le fil. Les observateurs étaient pourtant persuadés que Radoux et sa «Mitsu», finalement troisièmes, avaient un avantage sur ce terrain.
Palabres et sanctions
Juste derrière Gonon, von Dach et Radoux, la hiérarchie n'est pas établie. La faute au contrôle technique, qui a révélé la non-conformité du catalyseur monté sur la voiture du quatrième, Ivan Ballinari (Renault Clio S1600). Le jury a exclu le pilote du classement scratch, ce qui a provoqué l'ire du Tessinois, qui se bat pour le titre de champion. Il fera appel.
Sixième au volant de sa modeste Renault Clio R3, Grégoire Hotz a aussi été convoqué par le jury pour un catalyseur non conforme. Mais le Neuchâtelois a évité la disqualification en prouvant que le problème était le fruit d'une mésaventure survenue en course. Il conserve donc son rang et remporte le trophée Clio R3.
Il sera peut-être même classé cinquième si Ballinari était exclu. «J'ai pris du plaisir avec cette voiture, même si je suis déçu de sa puissance. On m'avait promis une version plus compétitive qui m'aurait permis de battre les Super 1600. C'est dommage... Une chose est sûre, je ne renouvellerai pas l'expérience au volant de cette voiture», soufflait-il.