Fernando Alonso (Esp/Renault) a profité de l'accident de son coéquipier Nelson Piquet pour remporter le Grand Prix de Singapour. La hiérarchie de la première course de l'histoire de la Formule 1 disputée de nuit a été totalement bouleversée par la sortie de piste du Brésilien au 15e tour. Lewis Hamilton (GB/McLaren-Mercedes), troisième, a récolté les fruits des errements de Ferrari pour s'envoler au championnat.
«Premier podium et première victoire cette saison, je n'arrive pas à y croire!», s'est enthousiasmé le vainqueur du jour. «Bien entendu, j'ai été aidé par la voiture de sécurité, mais nous avons écrit aujourd'hui une page de l'histoire de la F1.» L'Asturien a également évoqué son avenir, indiquant que Renault demeurait sa priorité pour 2009, malgré les rumeurs récurrentes qui l'envoyent chez BMW-Sauber.
Parti de la 15e place (!) sur la grille de départ à la suite d'un problème d'alimentation d'essence lors de «Q2», Alonso a bénéficié des circonstances pour glaner son premier succès en 2008, le 20e de sa carrière. Malgré une Renault très limitée en terme de performances, le double champion du monde s'est faufilé dans les rues singapouriennes et a finement joué avec la voiture de sécurité, entrée en piste pendant l'évacuation du bolide accidenté de Piquet.
A cet instant, Alonso d'abord, Robert Kubica (Pol/BMW-Sauber) et Nico Rosberg (All/Williams-Toyota) ensuite, se sont engouffrés dans les stands. Mais les deux derniers l'ont fait trop tard et ont été pénalisés d'un «stop & go» de dix secondes. Leurs dernières illusions de remporter la course se sont ainsi envolées, malgré la superbe résistance du fils de Keke Rosberg, excellent deuxième au drapeau à damier.
Felipe Massa, alors leader, a rejoint correctement les «box», mais son équipe l'a trahi. Le Brésilien a suivi le feu vert donné par la Scuderia, alors que ses mécaniciens s'affairaient encore sur sa monoplace. Immanquablement, le Paoliste a embarqué le tuyau d'essence et de plus manqué de heurter Adrian Sutil (All/Force India). Arrêté à la sortie des stands pendant près d'une minute, Massa a dû attendre que ses mécaniciens traversent la «pit-lane» au sprint pour lui retirer cet appendice.
Echaudé par son échec dans la quête du titre suprême en toute fin de saison dernière, Lewis Hamilton semble avoir tiré les leçons de son échec. Réputé pour son pilotage «sanguin», le Britannique est cette fois sagement resté dans les échappements de Rosberg en fin de course pour marquer six points qui pourraient peser lourd dans la balance début novembre.
BMW-Sauber était tout près de frapper un grand coup dans la cité-état. «L'accident du 15e tour m'a coûté la course», a assuré Robert Kubica. Sans sa pénalité, le Polonais se serait alors retrouvé à la lutte avec Alonso. Nick Heidfeld a sauvé les meubles pour l'écurie à l'hélice, en terminant au 6e rang. /si