Alexandre Balmer (22 ans) a disputé samedi sa cinquième classique de la saison en bouclant le Tour de Lombardie. Après l’Amstel Gold Race, Paris-Roubaix, la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège, il a découvert la course des «feuilles mortes» entre Bergame et Côme sur 250 km bien escarpés (+4852 km).

Nous ne connaissons pas encore ses limites.

Vittorio Allegri, directeur sportif du Team BikeExchange

«C’est une super belle course, dommage que je n’aie pas pu m’exprimer à fond en raison d’un refroidissement que je traîne depuis mardi dernier», relate-t-il depuis le nord de l’Italie. «Dès le début de cette épreuve, j’ai souffert. J’ai tenu à terminer (82e, à 16’52’’), mais j’aimerais vraiment disputer cette course dans de bonnes conditions à l’avenir. Ce parcours technique, avec de belles descentes et de belles montées, me plaît bien. En plus, l’ambiance était incroyable au bord de la route.»

Aussi dur que Paris-Roubaix

Et s’il devait comparer avec les autres grandes épreuves disputées cette année, Alexandre Balmer estime que le Tour de Lombardie est aussi difficile que Paris-Roubaix. «J’ai fini ces deux courses totalement cuit», avoue-t-il. «A Paris-Roubaix, durant les 100 premiers kilomètres avant d’aborder les premiers secteurs pavés, c’est assez calme. Par contre, au Tour de Lombardie, cela roule vite durant toute la journée.»

Cette course en Italie ne sera pas la dernière de la saison pour Alexandre Balmer. Ce mercredi 12 octobre, il sera au départ du Giro del Veneto (163 km entre Padoue et Vicenza), avant de remonter ce week-end sur son VTT pour disputer des épreuves en Grèce. Le Chaux-de-Fonnier tient à profiter de sa bonne forme actuelle.

Confiance de son équipe

«Les responsables de mon équipe ont remarqué que j’étais compétitif», explique-t-il. «Ils m’avaient donné carte blanche au Tour de Lombardie. Hélas, avec ce refroidissement, j’étais trop amoindri. C’est dommage car je me sentais super bien au début de la semaine passée avant de disputer la Copa Bernocchi, lundi, et le Grand Prix du Piémont, jeudi.»

Cette confiance est confirmée par un des directeurs sportifs du Team BikeExchange, Vittorio Allegri. «Alexandre est un jeune homme intelligent», livre l’expérimenté Italien. «Il sait ce qu’il veut. Il a encore besoin de temps pour progresser physiquement, techniquement et tactiquement. Nous ne connaissons pas encore ses limites.»

Je suis surtout content d’avoir réussi à retrouver une bonne condition physique rapidement après ces blessures.

Alexandre Balmer, cycliste professionnel

Le Chaux-de-Fonnier lui-même ne sait pas encore jusqu’où il peut aller. Il n’a pas eu la possibilité de le découvrir cette saison avec 24 jours de courses sur route. «J’ai eu beaucoup de poisse», souligne-t-il, en référence à sa blessure à un genou en début de campagne et à celle à un bras gauche après une chute en VTT au mois de juillet. «Je n’ai pas pu me préparer comme il faut au niveau physique.»

La confrontation à ces problèmes physiques a représenté le principal handicap pour le Chaux-de-Fonnier cette saison. «Je pense avoir progressé dans ce domaine, je me prends moins la tête quand ce genre de pépins arrivent», assure-t-il. «J’ai compris que cela ne sert à rien de ressasser ces problèmes qui font partie du métier. Je suis surtout content d’avoir réussi à retrouver une bonne condition physique rapidement après ces blessures. Je sens que j’ai grandi!»

«Chacun fait son chemin»

Même s’il a manqué son principal objectif de l’exercice, les championnats du monde de VTT, et qu’il aurait pu faire mieux aux Mondiaux sur route (15e de la course des espoirs), Alexandre Balmer se fait une raison. «Je retiens ma progression et le fait d’avoir répondu présent lorsqu’on m’a demandé d’être compétitif», relève-t-il. Il s’est ainsi mis en évidence au Tour de Slovénie et au Tour de Hongrie.

Durant ces courses professionnelles, il s’est aussi frotté aux meilleurs cyclistes de la planète, dont certains sont aussi jeunes que lui tels que Tom Pidcock (23 ans), champion du monde en VTT et en cyclo-cross, ou Remco Evenepoel (22 ans), champion du monde sur route et vainqueur de la Vuelta en 2022. «Cela ne sert à rien de se comparer aux autres», coupe-t-il. «Chacun fait son chemin. L’important est de progresser.»

Toujours en VTT

Ces progrès, Alexandre Balmer entend les confirmer la saison prochaine, toujours au sein du même team (son contrat porte jusqu’à fin 2023) et en disputant encore des courses en VTT afin de viser une place dans cette discipline pour les JO de 2024. «Mon équipe me soutient dans cette démarche et nous allons construire un calendrier cohérent», affirme-t-il. «Avant tout afin de bien préparer chacune de mes échéances sur route et en VTT.»

Alexandre Balmer pourra continuer à disputer des courses en VTT en 2023. Photo: archives Muriel Antille

Le Chaux-de-Fonnier espère que la planification de sa deuxième saison en tant que professionnel comprendra les Strade Bianche et le Tour de Romandie au printemps, ainsi qu’un grand tour durant l’année. «Avec une étape du Tour de Romandie à la maison (réd: le 27 avril à La Chaux-de-Fonds), ce serait génial de participer à cette course», se réjouit-il.

Ces jours-ci, il discute de tout cela avec son entraîneur Andrew Smith en Italie. «Ce serait bien d’arrêter de courir contre le temps perdu comme cette année et de bien me préparer au niveau foncier cet hiver», souhaite-t-il.

L’apport de la nutrition
Dans le cyclisme d’aujourd’hui, rien n’est laissé au hasard ou presque. En matière de nutrition notamment. Avant et pendant la compétition, les cyclistes pèsent leurs aliments au gramme près. «Une nutritionniste au sein de notre équipe s’occupe de cet aspect et cela m’apporte beaucoup», avoue Alexandre Balmer.

«Elle a mis au point mon alimentation durant mes entraînements et je me suis aperçu que mes valeurs physiques augmentaient grâce à cela. Je remarque que tout devient de plus en plus scientifique dans le cyclisme.»

VTT: Alexandre Balmer chez Giant Factory Off-Road Team

Le Chaux-de-Fonnier disputera les épreuves de Coupe du monde de VTT cross-country avec son nouveau team.