Le coureur d'Omega Pharma a surgi dans la descente de la première des deux ascensions du parcours, à environ sept kilomètres du but. Prenant tous les risques sur la chaussée glissante, il a ensuite tenu bon au cours d'un final haletant, conservant une seconde d'avance sur la ligne sur l'Australien Simon Gerrans et l'Espagnol Alejandro Valverde.
"Ce n'était pas planifié. Je me suis retrouvé devant et, à partir de là, je me suis dit qu'il y avait une opportunité à saisir", a-t-il raconté. Le nouveau champion du monde a toutefois reconnu qu'il se sentait très fort, lui qui a fait rouler ses coéquipiers durant toute la première partie de la course. "Je sentais que j'avais beaucoup d'énergie et de confiance en moi", a-t-il relevé.
Sans faire partie des grands favoris, Michal Kwiatkowski était néanmoins considéré comme l'un des sérieux outsiders pour ce championnat du monde. Même s'il n'a que 24 ans, il fait déjà partie des coureurs les plus dangereux du peloton. Cette saison par exemple, il a notamment brillé dans les classiques ardennaises (5e de l'Amstel Gold Race, 3e de la Flèche Wallonne et de Liège-Bastogne-Liège), avant de remporter le prologue du Tour de Romandie, à Ascona.
S'il a ensuite connu un petit coup de mou lors du Tour de France, il a su se remobiliser pour les Mondiaux. "Je savais que j'avais encore de belles choses à aller chercher en cette fin de saison", a expliqué le Polonais qui, avant de débarquer à Ponferrada, est allé spécialement se préparer en altitude dans le nord de l'Italie.
Grand rival de Peter Sagan chez les juniors, Kwiatkowski a pris l'avantage sur le Slovaque dans la conquête du maillot arc-en-ciel. Transparent à Ponferrada (43e à 42''), Sagan a ainsi laissé la vedette à un autre coureur de l'Europe de l'Est, une puissance montante du cyclisme. "Je me sentais le devoir de faire quelque chose pour mon pays", a conclu le Polonais.