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Seul Haussler a osé

Mornes Vosges mais rafraîchissante victoire allemande avec le succès en solitaire à Colmar du jeune Heinrich Haussler. Les favoris, n'ont rien tenté dans la pluie et le froid.

18 juil. 2009, 10:20

«Difficile, piégeuse, surprenante...» Les étiquettes collées sur cette 13e étape vosgienne étaient tombées drues dans la presse pour signaler le danger et le début probable de la grande bataille des favoris. Ce matin, les effets d'annonce et les gros titres d'hier doivent encore traîner sur la ligne d'arrivée de Colmar. Après des Pyrénées rabotées, c'est un piège vosgien tout rouillé qui est venu vicier le suspense.

Rien à signaler sous la pluie, excepté le panache du jeune Allemand Heinrich Haussler, 25 ans. Si on a tremblé hier entre Vittel et Colmar, c'est de froid (surtout) et d'émotion (un peu) lorsque ce coureur né en Australie a franchi la ligne d'arrivée alsacienne. Le visage au creux des mains, les larmes au bord des yeux, le puncher-sprinter de la Cervélo a gagné avec classe et sens de la mise en scène. «J'ai eu du mal à retenir mes larmes. Dans le dernier kilomètre, je n'y croyais pas encore. Je me suis juste dit qu'il ne fallait pas que je tombe», expliquait Haussler, qui s'est imposé en solitaire à Colmar.

Parti au kilomètre 3 suite à une première banderille posée par le Français Christophe Moreau (Agritubel), Heinrich Haussler a tenu bon après avoir accéléré au kilomètre 57 pour lâcher l'Espagnol Ruben Perez Moreno (Euskaltel) et le Français Sylvain Chavanel (Quickstep). C'est sa plus belle victoire après un succès d'étape conquis lors de la Vuelta 2005.

Pellerines et gants de sortie, les favoris ont grelotté et se sont observés du coin de l'œil dans ces collines des Vosges dont on avait fait des montagnes avec les cols de la Schlucht et du Platzerwasel. Image d'Epinal autorisée, ces présumés traquenards du Tour 2009 ont accouché d'une souris et, ce matin, l'éléphant Astana avance toujours aussi tranquillement en direction du Grand-Saint-Bernard. «C'était froid, humide et un peu ennuyeux», lâchait Lance Armstrong sur «Twitter», trente minutes après l'arrivée. «Je ne me rappelle pas d'un jour aussi froid sur le Tour. L'équipe a été solide et nous avons bien contrôlé la course», complétait le septuple vainqueur de l'épreuve.

Visage émacié, pommettes saillantes et bouche ouverte, on l'avait vu, deux heures plus tôt, bien mouliner dans le col de Platzerwasel, Alberto Contador calé dans sa roue... Pédaler pour oublier la mauvaise nouvelle matinale, c'était peut-être la meilleure chose à faire pour le Texan, qui doit désormais composer sans Levi Leipheimer. Le No 4 d'Astana, victime d'une chute jeudi, a dû abandonner après constat dans la nuit d'une fracture du scaphoïde de son poignet droit.

Le «Boss» sait qu'il a perdu en Leipheimer «un allié fidèle et un ami». «On avait quatre options, on n'en a plus que trois», analyse Armstrong, qui compte officiellement Contador au rang des trois dernières possibilités. Langage de dupe, dans les Alpes l'Espagnol se sentira pousser des ailes, lui qui estime la montée de Verbier «plus courte mais plus dure que celle d'Arcalis», où il avait gribouillé sans scrupules le tableau noir du père Bruyneel.

En Valais, le Madrilène s'attend aux attaques pour l'instant fantasmagoriques de Cadel Evans (Silence-Lotto, 17e à 3'07'' de Nocentini) et d'Andy Schleck (Saxobank, 8e à 1'49''). «Ce sont nos deux adversaires les plus dangereux», précise le vainqueur 2007.

A regarder de près les profils offerts par l'ascension vers la station bagnarde, on pressent ces attaques. Mais les écarts devraient y être peu conséquents. «Verbier avantagera les grimpeurs avec cette arrivée en côte, mais il n'y aura pas de gros écarts. Ce n'est pas une ascension trop difficile», analyse le Français Charly Mottet, quatrième du Tour en 1987 et 1991 et consultant pour «Le Dauphiné Libéré».

A défaut d'être décisif, le préambule valaisan servira au moins de bonne entrée en matière dans les Alpes. /FMA

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