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Il faudra attendre l'arrivée à Verbier pour voir le Tour s'emballer un peu

Les Pyrénées rabotées avec des cols trop éloignés des arrivées, il faudra attendre les Alpes pour assister à une franche explication au sommet d'un Tour de France cadenassé par l'armada Astana.

13 juil. 2009, 11:20

Sur le bitume brûlant des Pyrénées, on a lu en peinture blanche: «Mort aux Ours!». Dans notre véhicule suiveur, on a pensé très fort: «Mort aux Cols!». Un col, ça doit normalement décupler les audaces des outsiders. A une condition: le placer à bon escient sur une carte. Et cette année, les Pyrénées avaient les crocs limés.

Samedi, le col d'Agnès, dernière difficulté de la huitième étape entre Andorre-La-Vieille et Saint-Girons, trônait à 44 km de l'arrivée. Hier, le Tourmalet (2115 m) posait sa légende à 70,5 km de Tarbes. «Avec une dernière montée aussi éloignée de l'arrivée, vous détruisez l'esprit légendaire de la montagne», a estimé face aux caméras de «Stade 2» un Lance Armstrong (3e du général à huit secondes de l'Italien Rinaldo Nocentini) qui n'était pas pour autant contrarié d'avoir passé une journée bien tranquille.

S'ils désiraient à tout prix ménager le suspense jusqu'aux Alpes, les organisateurs ont réussi leur pari. «On n'a pas voulu que le Tour soit joué dès la fin de la première semaine», s'est défendu Jean-François Pescheux, le concepteur du parcours. Alberto Contador (2e à six secondes) a également apprécié de ne pas s'être fait chahuter dans les Pyrénées. «On savait que les Pyrénées seraient douces cette année», a déclaré le Madrilène, qui espère recharger ses batteries en vue des batailles alpines. «Je prévois de rester calme lors des étapes de ces prochains jours, en pensant déjà à l'arrivée à Verbier», a poursuivi le vainqueur du Tour 2007.

Le suspense a donc seulement posé un cadre et il faudra poireauter une bonne semaine pour visionner le prochain épisode d'un Tour où l'on a vu presque uniquement la surpuissance d'une équipe Astana experte pour verrouiller la course. «Il sera difficile de bouger le bloc Astana. Cette équipe a un collectif capable de parer à toutes les attaques et compte des individualités qui peuvent se débrouiller seules», déclarait, samedi à Saint-Girons, l'Espagnol Leon Luis Sanchez (25 ans, 11e du général à 2'16'' de Nocentini), vainqueur du jour et grand talent de la Caisse d'Epargne (succès cette année au Tour Méditerranéen et à Paris-Nice).

En salle de presse, c'est la même analyse qui phagocyte les comptes-rendus. Et cette monolithique grille de lecture glisse aussi sur la langue des analystes. «Avec son attaque à Arcalis, Alberto Contador a remis le couvercle sur la course», estime Bernard Hinault, cinq fois vainqueur à Paris. «Rien ne devrait se passer lors de la deuxième semaine. Il faudra attendre l'étape de Verbier pour y voir plus clair», prédit «Le Blaireau», qui ne dit rien d'autre qu'un vieux renard belge. «Il ne se passera rien d'important avant Verbier. C'est là qu'on en saura plus», déclare Johan Bruyneel, le manager d'Astana.

L'arrivée à Verbier de dimanche prochain pourrait donc délivrer un premier véritable verdict sur les contours du podium final qui fleurira le 26 juillet sur les Champs-Elysées. Truffée d'étapes en ligne, la deuxième semaine sillonnera le cœur de la France pour le plus grand bonheur des baroudeurs et des sprinters. Pour le classement général, seuls les Alpes et le Ventoux parleront. «Le Tour n'est accompli qu'à 25%», jauge Lance Armstrong, qui n'omet pas de catapulter la pression sur une opposition qu'il sait délabrée. «Sastre, Evans et les frères Schleck devront se montrer agressifs s'ils veulent nous rattraper», poursuit l'Américain aux sept Tours de France. Andy Schleck (9e à 1'49''), Franck Schleck (13e à 2'25''), Carlos Sastre (16e à 2'52'') et Cadels Evans (18e à 3'07'') savent déjà qu'il sera très dur de lutter contre les Astana qui, avec Alberto Contador et Lance Armstrong, tiennent sûrement le vainqueur de cette édition 2009 dans leurs rangs. Le «Big Boss» d'Austin le sait, lui qui n'a pas fait une croix sur une huitième couronne à Paris. «Je pourrais très bien gagner ce Tour comme finir huitième», estime Armstrong, qui a reconnu la supériorité actuelle de Contador dans un climat tendu au sein du panier de crabes Astana. «C'est vrai qu'il y a un peu de tension... Alberto (Contador) est très fort et très ambitieux et je le comprends. S'il est le meilleur et qu'il gagne, je ne pourrai rien. Mais c'est sûr que j'aimerais gagner...» /FMA

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