Alexis Cohen poursuit sa course incertaine vers le professionnalisme. A vrai dire, il est l’un des rares cyclistes neuchâtelois assez téméraires pour pouvoir engager son vélo sur cette pente-là.

On s’était déjà porté à la hauteur du Belge de Savagnier en septembre 2022. L’ancien triathlète spécialisé récemment dans le vélo (depuis le Covid) nous racontait alors ses efforts pour remonter petit à petit au sein du peloton.

On retrouve donc le coureur de 23 ans huit mois plus tard, un peu plus fort, un peu plus expérimenté, beaucoup plus souvent aux avant-postes.

C’est plus agréable d’être acteur que de se faire «taper dessus» à longueur d’étape.

Alexis Cohen, coureur d’Elite Fondations Cycling Team

Alexis Cohen et son équipe genevoise Elite Fondations Cycling Team ont franchi un cap dans l’élite nationale, quatrième échelon de la hiérarchie mondiale, le plus haut niveau dit amateur.

Coéquipier du Vaudruzien, le Valaisan Valentin Darbellay (25 ans) vient même de remporter le très casse-pattes Triptyque Ardennais (19-21 mai). «Beaucoup de vainqueurs sont ensuite passés professionnels», situe Alexis Cohen.

Ne pas oublier de boire…

Le Neuchâtelois a vu débarquer sur cette course «le car de 30 m de long de la Soudal Quick-Step (réd: équipe du World Tour, présente avec une formation de réserve)» sans en être tétanisé.

Ou sans souffrir, comme il le dit lui-même, «du syndrome de l’imposteur». Mais ensuite, sur le vélo, il a souffert, Alexis Cohen… En particulier d’une «déshydratation lors de la deuxième étape, d’après les symptômes».

«Il faisait entre 25 et 30 degrés et comme le printemps a été très frais, j’avais perdu l’habitude de boire beaucoup», analyse-t-il. Sa «punition» durant l’effort, «des frissons, de l’asthme et l’envie de vomir».

De meilleurs fruits au Tour de la Mirabelle?

«J’ai perdu cinq minutes sur cette étape et le lendemain, j’ai quand même tenté de fausser compagnie au peloton alors même que les équipes ne voulaient laisser sortir personne. Lorsque je me suis fait lâcher, mon directeur sportif m’a dit de ne pas insister…»

Le Belge (par sa mère) garde le sourire: «Il y a quand même quelqu’un de la famille qui est monté sur le podium ce week-end-là», raconte-t-il après avoir vu ses petits-cousins, sollicités par l’organisation, apporter des fleurs au Valaisan vainqueur du Triptyque Ardennais.

Alexis Cohen espère retrouver ses jambes au Tour de la Mirabelle (épreuve UCI 2.2 réputée, du 26 au 28 mai en France) et performer au Tour du Beaujolais (du 9 au 11 juin), des épreuves aux profils encore plus exigeants.

Respectés en France

Gagnant d’une course régionale à Bavois début mars, puis quatrième du Grand Prix de la Pédale romande 2023 et onzième du relevé Tour de Berne en mai, le Neuchâtelois est en progression.

A l’image de sa formation. «En Suisse, notre équipe parvient à dominer. En France, après quelques bons résultats, nous sommes désormais respectés. Avec la confiance, il est plus facile de tenter des coups. Et c’est plus agréable d’être acteur que de se faire 'taper dessus' à longueur d’étape», souffle Alexis Cohen.

Membre d’une équipe qui gagne, acteur dans les échappées, le Neuchâtelois espère cet été obtenir le rôle principal, celui de vainqueur.

Victoire d’Alexis Cohen à Bavois. Photo: Marcel Combremont

Cyclisme: l’histoire belge (pas si drôle) d’Alexis Cohen

Le coureur de Savagnier a dû abandonner lors du Triptyque Ardennais, un tremplin pour futurs professionnels. Mais le Neuchâtelois continue de progresser.