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Au tour de Gasquet

Roger Federer a perdu son premier set du tournoi, c'est l'info du jour. Battu 7-6 (7/2) 3-6 6-1 6-3 en 2h16, Juan Carlos Ferrero n'a jamais fait douter le boss. Prochaine étape, Richard Gasquet, tombeur d'Andy Roddick. Il ne voyait qu'elle. Il la dévorait. Cette friponne de balle a préféré l'autre, plus beau, plus fort. Pour peu, Juan Carlos Ferrero (No 20) a cru au flirt. Un songe. «Non, je ne peux pas être heureux d'avoir pris un set, coupe le battu. Ce match, je l'ai joué pour le gagner, pas pour gagner une manche!» Une passade sans lendemain.

08 juil. 2007, 12:00

Le vent, tourbillonnant, l'a fait hésiter. Mais à Wimbledon comme ailleurs, la balle choisit toujours le meilleur. Restée en plan à 5-5 et 40 partout jeudi soir, elle a désobéi un instant. Federer s'explique cette infidélité temporaire: «Avec des conditions de jeu très difficiles, dans le 2e set, nous avons tous deux cherché le bon dosage d'agressivité, ce qui m'a fait manquer plusieurs coups. Mes erreurs ont offert la manche à Ferrero.» Au troisième set, le tennis retrouvera sa routine. «Je ne sentais plus la balle, je n'arrivais plus à marquer le moindre point», souffre l'Espagnol. Sur la manche, il n'en signera que huit.

Cinq jours durant, la balle avait été privée des caresses du maître. Jamais elle ne lui en a tenu rigueur. «Cette longue coupure était à double tranchant, admet le No 1 mondial. J'en connaissais les dangers. Ce break est à mon avantage, j'en suis convaincu.» Depuis vendredi dernier et son 16e de finale expédié contre Marat Safin, Federer a touché du gazon quotidiennement. «Je me sentais bien durant ces entraînements. Avant le forfait de Tommy Haas et ce break forcé, j'avais tout de même pu entrer dans le tournoi avec trois bons matches.»

Friponne, la balle en a titillé certains, les cherchant jusqu'à la crise de nerfs. Le patron s'en est accommodé. «J'ai aussi eu ma dose d'attente. Pour tuer le temps, je me suis rendu une ou deux fois en ville, j'ai regardé des films. J'ai lézardé. C'était quand même une drôle de semaine.» En attendant, Rafael Nadal aiguisait sa patience entre les éclaircies. «Ce qu'il a réalisé cette semaine est incroyable. Rafael est un grand joueur.»

Demain, la balle devra peut-être choisir entre les deux chefs, entre le quintuplé de l'un et le doublé Wimbledon/Roland-Garros de l'autre. Dans la tribune, il y aura Björn Borg. Une vague idée de l'éternité. «Maintenant, je peux commencer à rêver d'un cinquième titre...», souffle Federer. Avant cette ultime étape, il aura dû slalomer dans un tournoi pas comme les autres. «L'histoire se souvient du vainqueur et du finaliste, elle se moque de savoir comment ils sont arrivés là.» Ainsi soit-il.

Pour les demi-finales, l'Américain Andy Roddick (No 3) a retourné son carton d'invitation. Il a laissé sa place à Richard Gasquet (No 12), son fantastique vainqueur. Comme sa compatriote Marion Bartoli devant Justine Henin, le Français s'est imposé à l'usure (4-6 4-6 7-6 7-6 8-6). «Richard est un remarquable joueur de fond du court et il possède un fantastique revers», affirme Federer.

Confirmation possible aujourd'hui dès 13h (en Suisse). A moins que «Rodger» ne soit dans un de ses jours où la grâce devient humaine. «Quand tout va bien, la balle me semble plus grosse qu'une balle de basket.» Et il ne voit qu'elle... /LKL

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