Et soudain la solitude se brise, l’énergie terrienne vous irradie. À la barre du monocoque «Banque populaire», Armel Le Cléac’h ne ressent plus le froid, pourtant polaire, ni la fatigue. Il fend le ciel avec ses poings, sourit à ses proches venus l’accueillir. D’abord sa femme, Aurélie, et les membres de son équipe. Louise (9 ans) et Edgar (5 ans) attendront un peu avant de sauter dans les bras de leur héros de papa qui s’écrie: «On l’a fait!» Les étreintes sembleront éternelles. Il faut bien rattraper le temps perdu, jeter définitivement les angoisses par-dessus bord.
Armel Le Cléac’h a donc franchi en vainqueur la ligne d’arrivée du Vendée Globe hier à 16h37. Ce fameux tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance, appelé communément «l’Everest des mers». Un peu éculée, la formule n’a rien de pompeuse. Un alpiniste sur deux réussit en moyenne à atteindre le toit...