Cinéaste français issu de la Fémis, Arnaud Desplechin appartient à cette génération d’auteurs qui ont su se frayer leur propre chemin cinématographique après la déferlante de la Nouvelle Vague et le reflux amer de Mai 68. Depuis les années 1990, le réalisateur d’«Un conte de Noël» poursuit une filmographie passionnante, qui investit avec force romanesque d’une part les péripéties bourgeoises ou familiales, d’autre part les histoires d’amour perdues ou fantasmées.
Après «Trois souvenirs de ma jeunesse» et «Les fantômes d’Ismaël», deux fantaisies éblouissantes dans leur manière de multiplier les couches fictionnelles, Desplechin surprend aujourd’hui en abordant dans «Roubaix, une lumière» la réalité sombre de sa ville natale, accordant à son film un bel équilibre entre documentaire et fiction.
L’instinct du commissaire
Présenté à Cannes, d’où il est revenu bredouille malgré les superbes performances de ses acteurs, «Roubaix, une lumière» évoque la société marginalisée et délinquante d’aujourd’hui. Et pour cause, le...