Dix ans après «Le temps qu’il reste», où il instruisait le procès en absurdité de l’occupation israélienne, Elia Suleiman est de retour avec «It Must Be Heaven», un film à la fois drôle et poétique qui dépasse toutes les frontières.
Elia Suleiman, pourquoi faire le «tour du monde» avec votre personnage?
Je crois que chacun de nous ressent aujourd’hui une certaine anxiété, une peur réprimée. Ce n’est pas lié à un lieu géographique, c’est une situation globale. Métaphoriquement, je dirais que le monde entier a été «palestinisé». Mon personnage croit fuir dans d’autres pays, mais il se rend compte qu’il ne peut fuir nulle part. Partout où il va, il retrouve les mêmes tensions: les check-points, la police et l’armée.
Vivons-nous dans un Etat policier?
Si vous ouvrez la fenêtre et tendez l’oreille, vous pouvez entendre une sirène toutes les dix minutes. Dans un aéroport, vous vous retrouvez à faire...