Qu’est-ce que le jaune? On le perçoit, et pourtant, aucun autre mot que sa couleur, aucune périphrase ne pourrait le décrire. Orélie Fuchs Chen, auteure, metteuse en scène et plasticienne, en a barbouillé toute sa nouvelle création, «Pigments jaunes», la digne héritière de sa dernière pièce «Argile», une explosion de matière qui renvoiyait à la corporalité et l’essence de ses acteurs.
La Neuchâteloise s’est entourée du comédien Cédric Leproust, de son mari plasticien Tan Chen ainsi que de son fils, Amandin, 11 ans, tous trois sur scène. Trois corps pour raconter les errances introspectives bouillonnantes d’un seul homme, en proie à un questionnement constant sur son rapport au monde, sa propre matérialité, sur la dualité entre mots et sensations, le tout exacerbé par une effusion de pigments couleur citron.
Deux trames textuelles
Mais pourquoi avoir choisi le jaune? «Ce n’est pas que je le préfère à une autre couleur. Mais un jour, alors que j’étais dans un train, un champ de colza est apparu. Face à tant de beauté, je me suis dit qu’il fallait que j’en fasse quelque chose!», clame Orélie.
Deux trames textuelles donnent corps à la pièce, l’une poétique, écrite par Orélie Fuchs Chen, et l’autre théorique, sorte de parcours historique sur la couleur jaune, sorti de la plume d’Ivan Liovik Ebel.
«Dans la vie, nous sommes tiraillés entre nos sensations et notre volonté de comprendre ce qui nous entoure Ce sont deux aspects qui se confrontent, se rencontrent parfois, mais pas toujours. C’est l’un des enjeux de la pièce, d’arriver à concilier les deux», expose la Neuchâteloise.
Temple Allemand, La Chaux-de-Fonds, samedi 18 mai à 20h30, dimanche 19 et lundi 20 mai à 19h. Réservation: 032 967 90 43.