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Nicolas Feuz invente un jeu vidéo qui terrorise les écoliers de Gorgier

Tandem de choc, Nicolas Feuz et Marc Voltenauer se lancent dans le polar jeune public. Le premier signe «Black Justice 1.0»; le second «Taveyanne, la porte du Diable».

13 nov. 2019, 16:24
Nicolas Feuz et Marc Voltenauer à la conquête des jeunes lecteurs.

Fatal! Un nouveau jeu vidéo, «Black justice 1.0», fait fureur au collège des Cerisiers à Gorgier. Pour se venger d’un prof ou d’un camarade, les joueurs en appellent à un tribunal virtuel, dont les sentences – bien réelles – vont jusqu’au meurtre. Bienvenue dans le nouveau polar de Nicolas Feuz, «Black Justice 1.0», destiné aux 10-12 ans. Avec Marc Voltenauer, auteur de «Taveyanne, la porte du Diable», le procureur neuchâtelois est le fer de lance d’une nouvelle collection jeunesse. Entretien.

Nicolas Feuz, vous vous recyclez dans le polar pour enfants faute d’inspiration pour les adultes?

Ah non, pas du tout! En fait, Marc Voltenauer et moi avons été mandatés par les éditions Auzou Suisse qui cartonnent avec «Les enquêtes de Maëlys» de Christine Pompei. Mais ses livres sont destinées aux 6-9 ans. Avec nous, l’éditeur cherche à toucher les 10 à 12 ans.

Votre marque de fabrique est plutôt trash et sanguinolente. Vous vous êtes autocensuré?

Forcément, je me suis posé pas mal de questions. Doit-on adapter le vocabulaire? Jusqu’où peut-on aller dans le crime?

Alors?

En plus du travail éditorial d’Auzou, il y a eu une relecture approfondie par des enseignants de l’école secondaire. Je n’ai pas dû adapter mon vocabulaire mais j’ai édulcoré. Toutefois, on trouve aussi des morts dans «Le Club des 5».

Et chez vous, combien de cadavres en 96 pages?

Suspense! J’avais envie de parler de l’utilisation parfois abusive des jeux vidéo, des problèmes suscités au niveau scolaire, mais aussi des questions de harcèlement, de racket ou encore de l’impact sur un enfant du divorce de ses parents. L’idée n’était pas d’être moralisateur. C’est avant tout un roman récréatif dans le but d’inciter les jeunes à lire. Nos livres ont déjà été achetés par des bibliothèques scolaires et des écoles de toute la Romandie. On visitera aussi des classes, en particulier neuchâteloises. Nous sommes également invités à la Haute Ecole pédagogique de Lausanne.

Quelles ont été vos priorités?

Il fallait que les jeunes puissent se reconnaître. L’éditeur tenait aussi à une géographie suisse. Je ne suis pas allé très loin, je situe le domicile des adolescents à Cortaillod, mon village, et leur école n’est autre que le collège des Cerisiers à Gorgier. Marc Voltenauer aussi revient dans les environs de Grillon où se situait déjà «Le Dragon du Muveran».

Vous êtes passionné de jeux vidéo?

J’y ai joué mais c’est devenu trop chronophage. Par contre, mon fils a été très accro à des jeux comme «Minecraft» et «Fortnite». C’est une préoccupation de beaucoup de parents. Et dans mon livre, je ne parle pas de l’ampleur du phénomène sur les réseaux sociaux.

Ce sera le sujet de votre prochain polar jeunesse?

Peut-être. L’éditeur nous a demandé de penser à un deuxième livre. Mais ma priorité reste mon prochain polar adulte, qui doit sortir en mai 2020.

Infos pratiques

A lire: «Black Justice 1.0», Nicolas Feuz, illustrations de Silvan Borer, Auzou, 96 pages.
«Taveyanne, la porte du diable», Marc Voltenauer, illustrations de David Chapoulet, Auzou, 104 pages.

Dédicaces: Le Locle, Aux mots passants, jeudi 14 novembre dès 16 heures.
Neuchâtel, Fnac, mercredi 4 décembre de 14h à 17h.

Un créneau à prendre
En sollicitant les deux auteurs de polar romands les plus lus, Auzou assure un fort impact médiatique à sa nouvelle collection «Frissons». En témoignait la foule de fans faisant le pied de grue devant Payot Lausanne, le 6 novembre au vernissage. L’éditeur parisien, qui a racheté en 2014 la collection de soutien scolaire «Je progresse», publie des livres pour les tout-petits, des encyclopédies pour les juniors, du matériel pédagogique et des romans pour les enfants. Il lui restait à investir le créneau souvent délaissé des préados.
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