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Neuchâtel: une création où s’envolent des lutrins

Vendredi soir, des lutrins s’envolaient jusqu’au plafond du temple du Bas, à Neuchâtel. Un tableau saisissant pour entamer le spectacle "Matières d'espaces" d'après «La création du monde», de Darius Milhaud, mis en scène et en musique par le théâtre de la Poudrière et l’Ensemble Symphonique Neuchâtel. Séance de rattrapage samedi 13 avril à 17h.

13 avr. 2019, 16:03
"Matières d'espaces" d'après "La création du monde" par l'ESN et le théâtre de la Poudrière.

Mais que se passe-t-il dans la tête d’Alexander Mayer? Le chef de l’Ensemble Symphonique Neuchâtel (ESN) déambule sur la scène du temple du Bas de Neuchâtel, cherche… quoi, on n’en sait trop rien. Autour de lui, une forêt de lutrins dans tous leurs états. Peu à peu, certains ne mettent à bouger, happé vers le haut, hissé par une rangée de manipulateurs tout de noir vêtus.

Le chef d’orchestre de l’Ensemble Symphonique Neuchâtel Alexander Mayer et le vol des lutrins. Photo Marc Juillard

Cendrars et Léger

Ainsi commence le spectacle «Matières d’espaces» d’après «La création du monde» dont la partition est de Darius Milhaud. A la première, en 1923, le livret était signé de l’écrivain chaux-de-fonnier Blaise Cendrars et les décors du peintre Fernand Léger. Aujourd’hui, les musiciens de l’ESN et les manipulateurs de la compagnie de la Poudrière de Neuchâtel, mis en scène par Corinne Grandjean et Jean-Pierre Larroche revisitent cette œuvre. Avec une belle complicité, de celle qui permet d’oser et de s’inspirer de l’autre.

Alignés sur le côté de la scène, trompettistes, saxophoniste, percussionnistes, violonistes et encore flûtistes tâtonnent, cherchent des sons pendant que les femmes et les hommes en noirs, promènent des objets, projettent des images de bêtes, d’instruments ou de lettres formant en s’entremêlant les mots création et réaction. Ce joyeux brassage d’idées, d’images finit par animer les musiciens qui s’emparent de la scène. Difficilement de leur côté, hilarant pour le spectateur.

Courez les voir: samedi 13 avril!

Car le comique de répétition marche à fond. Avec ce violoniste qui perd et reperd sa partition, les batteurs qui se «checkent» pour se donner du courage, la violoniste qui tente d’expliquer un passage et se fait rabrouer… Mais tout d’un coup la musique s’installe. Une partition joyeuse, très jazzy et qui par moments fait penser à du Prokofiev (PIerre et le loup) ou du Gershwin. Les artistes s’amusent, Alexander Mayer semble enfin avoir trouvé sa voie (ou sa voix?). Et le public en redemande, ovationne. Courez-y, il n’y a plus qu’une date. C’est ce samedi 13 avril à 20h. www.esn-ne.ch 

Projections et manipulations par la compagnie de la Poudrière. Photo Marc Juillard

 

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