Il se passe de drôles de choses dans la minuscule cuisine du Dragon d’or, un restaurant thaï, chinois et vietnamien. Ses occupants, cinq travailleurs migrants, y rencontrent bien des malheurs dans l’indifférence totale. Tel est l’argument du «Dragon d’or», la nouvelle pièce de la compagnie neuchâteloise L’Outil de la ressemblance. Le spectacle, mis en scène par Robert Sandoz, sera présenté au théâtre du Passage, à Neuchâtel, le jeudi 16 mai.
«La cuisine du Dragon d’or est le centre d’un monde parfaitement inacceptable, le nôtre», peut-on lire dans le dossier de présentation. On y croise des hôtesses de l’air fatiguées, un jeune couple attendant un enfant, un homme quitté par sa femme ou un cadavre jeté d’un pont.
Entre sordide et franche rigolade
La mise en scène oscille sans cesse entre sordide et franche rigolade. Elle met en exergue l’absurdité de ce monde occidental pour en révéler l’intolérable cruauté collatérale. Ou comment une simple rage de dent, a priori comique, peut aboutir à la mort du cuisinier sans papiers, donc sans recours médical. La bande-son réalisée par Olivier Gabus renforce encore cet effet.
La pièce, écrite en 2010, est l’oeuvre de Roland Schimmelpfennig, l’un des auteurs allemands contemporains les plus joués. Les cinq comédiens (Samuel Churin, Joan Mompart, Anna Pieri, Brigitte Rosset et Christian Scheidt) interprètent chacun plusieurs rôles. Là encore, l’absurde est de mise: le grand-père est joué par la plus jeune des actrices, tandis que le comédien le plus âgé incarne la femme enceinte.
Théâtre du Passage, je 16 mai à 20h. Durée: 1h30, dès 14 ans. Réservations au 032 717 79 07.