Le challenge «Confinement», lancé par le Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds durant sa fermeture, a suscité de belles vocations artistiques chez les internautes.
Les uns prennent la pause en réplique aux portraits de Van Gogh, Modigliani, Anker. D’autres reconstituent des natures mortes dans un souci du détail hallucinant, voire une touche d’impertinence (une canette de Coca au milieu des «Maquereaux» de Braque). Les audacieux se risquent aux scènes de genre de Léopold Robert. Les peintures de nus inspirent de languides recréations dans des halos de lumière à la Vallotton…
Cherchez l’original! «La prairie tatouée» de Kazimierz Mikuls par Murielle Sunier. Photo: SP – MBAC
Quand les Chaux-de-Fonniers se lâchent
Plus d’une cinquantaine de propositions sont parvenues au Musée des beaux-arts en l’espace de quelques semaines. Les premières relevaient de sages natures mortes (Braque en tête) et d’œuvres abstraites (Camille Graeser). Puis, au fur et à mesure des publications sur instagram et Facebook, les artistes se sont lâchés dans des mises en scène toujours plus ludiques.
Dans son costume de Spider-Man, Philomène, 5 ans, campe fièrement «Le soldat de Marignan» de Hodler. Photo: SP – MBAC
Mieux qu’au Getty Museum
Repiquée du fameux challenge du Getty Museum américain, l’idée n’était toutefois pas «de rajouter une couche par-dessus toutes les visites de musée virtuelles et les pastiches d’œuvres célèbre», insiste David Lemaire, conservateur du Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds.
Au contraire. En se confrontant à un tableau du musée, les internautes étaient incités «à le regarder longuement, à en capter l’essence pour mieux se le réapproprier… «et plus tard venir le retrouver au musée», espère le conservateur, ravi du succès obtenu auprès des Chaux-de-Fonniers. Car «le musée et ses oeuvres leur appartiennent».
Une version urbaine chic de «La jeune fille d’Unterwald» de Charles Giron par Marie Maf. Photo: SP – MBAC
Retrouvailles entre vieux copains
Pour le moment, seule une dizaine des œuvres mises en ligne est exposée au musée; les autres seront visibles au fil des raccrochages. En attendant, David Lemaire rêve de réunir les pastiches et les originaux. «Pour ceux et celles qui ont passé tant de temps à recréer ces œuvres virtuelles, ce sera comme des retrouvailles avec de vieux copains», sourit l’historien de l’art.
Priska Gutjahr a embarqué son mari pour incarner «Les dames de Mézières» de Charles Humbert. Photo: SP – MBAC
Mais où Ariane Maradan a-t-elle déniché le chapeau du «Brigand au fusil» de Léopold Robert? Photo: SP – MBAC
En peignoir et cravate, Christophe d’Epagnier se frotte à l’«Autoportrait» de Charles L’Eplattenier. Et on ne rigole pas, S.V.P.! Photo: SP – MBAC
Aurèle Barraud revisité à l’heure de la pandémie par Virginie Messina. Photo: SP-MBAC