Tourner le dos à sa conscience écologique et s'endormir dans les draps soyeux d'un hôtel cinq étoiles. Face aux turpitudes du monde, on s'enfermerait parfois bien dans ce jeu de l'autruche. Jusqu'au réveil. C'est le dilemme que raconte la nouvelle chanson de la Chaux-de-Fonnière Giulia Dabalà.
Intitulé "Reap What You Sow", le titre fait l'objet d'un clip, diffusé ce jeudi. Il a été enregistré d'un seul tenant par la vidéaste chaux-de-fonnière Camille de Pietro au terme d'une résidence au QKC à Neuchâtel en février dernier.
Mise en garde pop
"C'est une forme de mise en garde", explique la chanteuse de 20 ans, étudiante à la Haute Ecole de Musique de Bâle. "C'est des choses dont on doit se soucier mais parfois je me surprends à envier les personnes qui ne se posent pas toutes ces questions." Et celle qui a grandi à Rangoon, en Birmanie, de relever: "Pour les habitants de certains pays, se soucier de l'écologie est un luxe."
Pour mettre cette réflexion en musique, Giulia Dabalà s'est associé les services de deux autres chanteuses, la Soleuroise Salomé Moana et la Bernoise Giulia Rosanna. Armées d'une "loop-station", de cinq micros et d'un pad - une sorte de batterie électronique, les trois filles jouent de leurs voix en y associant des éléments de percussions corporelles.
Plus que des choristes, mieux que des instruments, les deux Alémaniques nourrissent les compositions volontairement pop, mâtinées de jazz, de la Chaux-de-Fonnière. Une disposition déjà expérimentée sur scène après la sortie de son premier EP solo en 2016 qui lui a ouvert les portes d'une nouvelle liberté: "Cela permet de me distancer un peu plus de la 'loop station' (réd: outil qui permet d'enregistrer et de diffuser des sons en boucle), pour donner plus au public."