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La Chaux-de-Fonds: «Jojo», un duo étonnant à l’ABC

Dans «Jojo», première pièce de la Compagnie de l’Impolie, un frère paralytique et sa sœur survoltée partagent la scène.

12 janv. 2020, 17:32
"Jojo" est la toute première pièce de la Compagnie de l'Impolie.

C’est dans un décor minimaliste – une table, un piano, deux chaises, dont une roulante –, que la compagnie L’Impolie présente à l’ABC le quotidien étriqué de «Jojo» et de sa sœur, interprétés par les Chaux-de-Fonniers Jonas et Juliette Vernerey, également frères et sœur dans la vie.

Un drôle de duo. Le personnage du premier, mutique, cloué sur son fauteuil de paralytique et celui de sa sœur, volubile et surexcitée qui, 1h30 durant, parle pour deux, bouge pour deux… Le quasi one-woman-show de Juliette Vernerey est une performance.

Une première pour le Petit Chanteur

Juliette Vernerey est comédienne, son frère Jonas musicien. Pour la toute première création théâtrale de leur jeune compagnie, ils ont demandé à Lionel Aebischer de signer les textes et la mise en scène. Une première aussi pour l’auteur, compositeur et interprète des Petits Chanteurs à la gueule de bois.

On retrouve dans les textes des petites perles à la San Antonio, l’humour tendre et la pointe de pathos chers au parolier des Petits Chanteurs… Indéniablement aussi, le sens du rythme du musicien, qu’on relève derrière le flot de paroles ininterrompu de la comédienne, et tout particulièrement dans un très bon moment aux accents de slam, avec Jonas Vernerey au piano.

«Souvent, c’est minable»

Face à ce frère fantomatique, la sœur de Jojo ne fait pas que raconter sa journée de boulot dans un bar et dépeindre ses clients. Elle la revit, de façon beaucoup plus intense et sublimée, se donne le beau rôle, imagine un monde meilleur, des histoires d’amour et de justiciers. Et derrière son espoir vain de voir réagir son frère, on assiste à sa tentative désespérée d’enjoliver sa propre vie.

Parce que «chacun fait du mieux qui peut. Souvent c’est minable, c’est moche, c’est de la merde», déplore-t-elle. En l’occurrence, malgré quelques longueurs à la fin, on a trouvé cette première pièce plutôt réussie et superbement interprétée.

A voir jusqu’au 19 janvier à l’ABC, à La Chaux-de-Fonds, puis au théâtre du Pommier à Neuchâtel

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