Coronavirus oblige, cette édition 2020 de la Fête de la musique s’annonçait d’un genre inédit. Ses organisateurs, l’école de musique Ton sur ton et le comité Vivre la Chaux-de-Fonds, soutenus par la Ville, lui ont trouvé un nouveau nom et un nouveau concept. Rebaptisée Fête pour la musique, la manifestation voulait apporter son soutien aux artistes et à l’économie locale.
Six artistes chaux-de-fonniers se sont produits sur la scène de Ton sur ton, samedi 20 juin au soir, sans aucun spectateur: Simon Gerber, Arthur Henry, Météo Duo, Giulia Dabalà et Nathan Baumann. Leurs performances filmées ont été diffusées dans quelques établissements publics partenaires et sur internet.
Situation d’exception
A situation exceptionnelle, concert exceptionnel. Christophe Studer, directeur de Ton sur ton, tenait absolument à montrer au public la fragilité actuelle du milieu: «Normalement, le jour de la Fête de la musique, tous les musiciens jouent sans cachet. Mais aujourd’hui, le secteur se trouve dans une situation dramatique. Pas question de couler davantage les artistes: il était indispensable de les rémunérer.»
Il s’agissait aussi de mettre en valeur le travail des techniciens et des métiers qui restent habituellement «dans l’ombre». Une offre musicale étendue figurait au programme de ce mini-festival: pop, beatbox, hip-hop, electro ou encore acoustique en faisaient partie. De quoi contenter tous les goûts des spectateurs installés à distance.
Partenariat apprécié
Malgré l’absence troublante de leur public, les musiciens ont fortement apprécié de pouvoir rejouer. «Des conditions très bizarres, mais c’était une expérience!», s’enthousiasmait le musicien Arthur Henry, séduit par le concept et ce riche partenariat.
Cette retransmission de la culture chaux-de-fonnière a été appréciée par tous ses acteurs. «Les retours des bars sont positifs», affirme Léonard Reichen, du comité Vivre La Chaux-de-Fonds. «Le retour à la vie nocturne n’était de loin pas évident. On retiendra surtout cette association entre la culture et des bars pour redonner de l’animation à la ville.»
Marine Brunner