Dans son «Festin nu», publié en 1959, l’écrivain William Burroughs explose les codes du roman. Ses chapitres, écrits, réécrits, tronqués, fragmentés, déplacés, recollés, se suivent en une suite de délires de junkie, de débauche sexuelle, de politique insensée.
Une dystopie que son auteur développe dans un pays imaginaire nommé Interzone – premier titre du manuscrit –, où le réel fait corps avec la fiction. William Burroughs joue avec les frontières malléables de la folie et fait vivre à ses lecteurs une expérience presque hallucinatoire.
Le hasard a fait que Philippe Chancel est né la même année que la publication de ce livre, qui a nourri son travail de photographe. «Cette œuvre, c’est un voyage intérieur qui sonde les frontières de l’esprit humain, qui navigue dans ses zones d’ombre», expose l’artiste.
«‘Datazone’ part d’une inspiration d’’Interzone’: j’avais envie de me plonger dans les trous noirs de l’information, aussi pour pouvoir y...