Grande artiste, photographe et vidéaste iranienne, Shirin Neshat façonne une œuvre poétique et engagée consacrée à l’image de la femme et aux barrières culturelles et religieuses érigées dans les pays musulmans. Rencontre à l’occasion de la sortie de son deuxième long-métrage de cinéma.
A l’origine, quelle était votre relation à Oum Kulthum?
En Iran, où j’ai grandi, elle était très connue. On l’entendait dans tous les bus. Les Iraniens sont sensibles à sa musique, qui n’est pas très différente des classiques perses. L’idée du film m’est venue bien plus tard, en tournant des vidéos à thèmes socio-politiques et religieux, où la puissance de la musique apporte émotion et universalité.
Comment vous êtes-vous documentée?
Quand j’ai commencé, je me suis sentie dans la peau d’une féministe en colère! Je suis allée au Caire en 2011, pendant la révolution, pour faire des recherches approfondies et j’y suis retournée pendant trois ans pour...