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Deux plongeurs acquittés après la mort d'un camarade

Ils avaient plongé à trois au large de la plage de Boudry. Deux seulement étaient rentrés vivants.Faute de preuves,le Tribunal de police de Boudry les acquittés hier de l'accusation d'homicide par négligence.

12 sept. 2008, 10:58

Le 16 avril 2005, Samuel* et Grégoire* font un exercice de plongée de 40 minutes au large de la plage de Boudry, à 17 mètres de profondeur, sous la direction de Marcel*, instructeur de plongée. Les trois hommes sont expérimentés. Samuel compte notamment plus de 500 plongées à son actif.

A 19h25, comme l'a rappelé hier le président du Tribunal de police de Boudry, Grégoire «remonte brusquement» à la surface pour une raison indéterminée. Inquiets, ses deux partenaires le suivent. Mais ils ne trouvent pas leur compagnon à la surface de l'eau. Samuel et Marcel redescendent et effectuent des recherches. Combien de temps? Les deux hommes ne parviennent pas à l'évaluer. Mais soudain, par 2m50 de fond, ils découvrent leur compagnon «largement inconscient».

Marcel lui apporte alors assistance, lui fournit de l'oxygène en mettant son embout dans la bouche, et le remonte. Sur la berge, il lui procure les premiers soins, notamment respiratoires, tandis que Samuel appelle les secours. Mais les tentatives de réanimation resteront sans effet.

Dans cette sortie qui a tourné au drame, le moment du décès et le déroulement exact n'ont pas pu être établis avec certitude. La remontée d'urgence a-t-elle été fatale à Grégoire? Le rapport médico-légal avait donné diverses causes possibles à son décès. Cependant, seule une autopsie en a révélé la raison la plus probable: une mort cérébrale causée par le fait que la victime, pour des raisons indéterminées, est remontée à la surface de l'eau.

La justice s'est également interrogée sur l'action des deux compagnons lors du drame. Elle leur reprochait de ne pas être remontés assez vite et d'avoir replongé, au lieu de rester à la surface de l'eau, après n'avoir pas réussi à trouver la victime.

Seules les informations provenant des ordinateurs portés au poignet des plongeurs auraient pu débrouiller les circonstances de l'événement. Expertisés, ces derniers n'ont malheureusement pas fourni de données adéquates. D'abord parce que l'ordinateur de la victime a pris en compte uniquement les données à partir d'une profondeur de 1m50 et à 75 secondes d'intervalle. En conséquence, le parcours de Grégoire à la surface de l'eau n'a pas pu être enregistré de façon continue et n'a donc pas pu être décrit avec certitude. Par ailleurs, les experts ont effacé par erreur, en cours d'enquête, les données des ordinateurs.

Faute de preuves, le juge a acquitté les deux plongeurs. L'indemnité demandée par les prévenus a été rejetée. /LCH

*Prénoms fictifs

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