Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Deux expos pour rêver de forêts tropicales au Jardin botanique de Neuchâtel

Notre manière de consommer détruit les forêts tropicales. Le Jardin botanique de Neuchâtel a pris le pari d’instruire les curieux et de les pousser à agir.

12 avr. 2019, 16:37
Le botaniste Francis Hallé feuillette un support présentant ses dessins au Jardin botanique de Neuchâtel.

«Quand j’étais jeune chercheur, il y avait des forêts intactes partout autour du monde. Aujourd’hui, il n’en reste plus que des confettis.» Le botaniste français Francis Hallé était au Jardin botanique de Neuchâtel ce vendredi.

Lors d’une conférence de presse, il a présenté son travail en vue de deux expositions qui s’ouvriront dimanche. Selon Blaise Mulhauser, directeur du jardin botanique, «ces deux expos sont très connectées et n’en forment presque qu’une seule».

Un devoir

La première présente une sélection de dessins réalisés par le botaniste au cours de sa longue carrière. La seconde s’intéresse au glas des forêts tropicales. Pourquoi ce sujet? «D’abord parce qu’on nous a proposé de présenter les dessins de Francis Hallé, grand spécialiste de ces forêts.»

Mais aussi parce qu’«une surface de ces écosystèmes équivalant à quatre fois la superficie de la Suisse disparaît chaque année», affirme Blaise Mulhauser. «Comment faire pour donner de mauvaises nouvelles quand on est une institution publique? Est-ce qu’il vaut la peine de réaliser des expos qui dépriment tout le monde?» La réponse: «Oui, sinon qui va le faire?»

Pour alléger le moment que passeront les visiteurs au Jardin botanique, Blaise Mulhauser et ses troupes ont imaginé un quiz. Des images montrant la biodiversité présente en ces lieux, ainsi que la vie des personnes y habitant, sont à découvrir tout au long du parcours traversant le Jardin botanique.

Les inventaires des endroits tropicaux sont très loin d’être terminés. Mais la déforestation va beaucoup trop vite pour qu’on puisse espérer terminer avant qu’il ne reste plus rien.
Francis Hallé, botaniste

En plus d’informer les curieux, l’expo «Forêts tropicales, pour qui sonne le glas?» leur proposent des conseils pour donner un coup de pouce à ces écosystèmes. «Notre consommation pèse énormément sur la disparition des forêts. Certains labels peuvent peut-être aider à leur sauvegarde, même s’ils ne règlent pas tous les problèmes. Les consommateurs doivent exiger que ces labels soient revus et contrôlés», assure Blaise Mulhauser.

Francis Hallé travaille sur le terrain depuis soixante ans. A 81 ans, il ne compte pas s’arrêter et se montre profondément touché par ce qui arrive au milieu qu’il aime tant: «J’ai vu des endroits tropicaux devenir de vastes savanes où le feu passe deux fois par année. C’est très triste, car ils sont le sommet de la biodiversité mondiale!»

Serres totalement revues

Malgré ses 117 carnets de notes et plus de 22’000 dessins, le biologiste assure que «les inventaires sont très loin d’être terminés. Nous n’avons, par exemple, nommé qu’une toute petite fraction des insectes. Mais la déforestation va beaucoup trop vite pour qu’on puisse espérer terminer avant qu’il ne reste plus rien.»

Pour monter ces deux expositions, les trois serres publiques ont été entièrement revues. Un véritable «tour de force», selon Blaise Mulhauser. Le chef jardinier Nicolas Ruch précise: «Présenter les plantes tropicales en extérieur est plus difficile. Nous avons voulu montrer des espèces que nous connaissons et que nous utilisons plus ou moins régulièrement.»

L’exposition de Francis Hallé sera inaugurée dimanche à 16h. Celle sur les forêts tropicales le même jour à 17h. Les visiteurs ont jusqu’au 3 novembre pour s’y intéresser.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias