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Débat à l’Université de Neuchâtel: comment la technique change le travail

Robots, machines auto-apprenantes… Quel est l’effet des technologies sur les relations entre employés et employeurs? L’Université de Neuchâtel rassemble des spécialistes pour en débattre ce mercredi.

12 févr. 2019, 05:30
Airbnb et les plateformes de service: quel impact sur le travail?

La robotisation, l’intelligence artificielle… Les nouvelles technologies modifient nos habitudes: réserver un hôtel, appeler un taxi, choisir un resto… Mais qu’en est-il de notre manière de travailler?

Philip Balsiger est professeur de sociologie et s’intéresse à l’économie numérique. Il évoquera l’économie de plateforme lors d’un prochain café scientifique à l’Unversité de Neuchâtel (Unine). Ce modèle d’affaires est basé sur des sites web mettant en relation offre et demande de service, comme l’hébergement (Airbnb) ou le transport en voiture privée (Uber).

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Travailleurs «indépendants»

Ces sites web ont déjà changé le travail dans certains secteurs: «Au début, ces sites mettaient en relation des utilisateurs avec des particuliers», explique Philip Balsiger. Aujourd’hui, on peut encore aller dormir par terre dans le salon d’un inconnu, ou monter dans une voiture privée pour faire un trajet bon marché. Mais pour le chercheur, «l’aspect novateur de l’économie du partage s’efface souvent devant ce qui est en fait un modèle commercial.» 

Ce modèle repose sur des travailleurs «indépendants», que des consommateurs peuvent choisir librement d’embaucher. Si cette nouvelle manière de travailler rebat les cartes dans un secteur, le sociologue note que «les acteurs sont souvent, partiellement au moins, les mêmes qu’auparavant.

Mais leur cadre de travail, lui, a changé». Une évolution qui n’est pas l’exclusivité de géants américains: nettoyage, livraison rapide… De nombreux secteurs sont concernés, y compris au niveau local. Auparavant salariés, les travailleurs deviennent indépendants, avec une tendance à être payés à la tâche, sans protection sociale ou droit aux vacances.

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Alternatives locales

Le rapport de travail salarié n’est pas le seul aspect touché. Philip Balsiger met en évidence le système d’évaluation des prestations présent sur ces sites: «Un prestataire dont les notes sont mauvaises peut être rendu invisible, de sorte que son offre ne sera vue par personne. Souvent, ces mécanismes sont automatiques, réalisés par des algorithmes. Si le travailleur s’estime traité injustement, il ne peut se retourner vers personne.»

Le sociologue, qui s’intéresse aussi aux aspects moraux des marchés, note que des tentatives de dépasser les problèmes de l’économie de plateforme existent. Par exemple, par la création d’alternatives locales: en Valais, la nouvelle plateforme «booking-valais» tente de reprendre la main sur les géants américains. A la clé, les commissions versées à ces sites pour les réservations seraient conservées à l’échelle locale. De même que les données des utlisateurs.

 

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