Le plus singulier des cinéastes français a encore frappé! Egalement connu comme compositeur de musique electro, sous le pseudonyme de Mr. Oizo, le fantasque Quentin Dupieux élabore depuis 2007 une œuvre étonnante marquée du sceau de l’absurde. Après s’être fait démantibuler par «Steak», ode satirique au crétinisme le plus absolu et bide aussi monumental qu’injustifié, Dupieux s’est exilé à Los Angeles où il a su prendre sa revanche avec «Rubber» (2011), dérive délirante d’un pneu tueur. Revigoré, le bougre a enchaîné avec des joyaux dont l’inquiétante étrangeté nous a ravi l’âme, songeons seulement au sidérant «Wrong» (2012) où un simple pékin sombre peu à peu dans la folie en recherchant désespérément son chien.
Un cliché à abattre
De retour en France, Dupieux corrompt avec «Au poste» un cliché emblématique du polar à la française: la scène d’interrogatoire dans un commissariat, dont «Garde à vue» (1981) de Claude Miller constitue...