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Afra Kane valse du classique au jazz

L'Italienne d'origine, installée à Neuchâtel depuis trois ans, vernit son tout premier album "Scorpio" à la Case à chocs demain. Un voyage musical entre Ravel et les grandes stars de la soul.

16 oct. 2018, 17:37
Afra Kane, une voix et un charisme soul à découvrir demain soir à la Case à chocs.

«Mais tu veux finir comme Whitney Houston?» L’image de ces stars déchues de la soul et du R’n’B des années 1960-70, fauchées par leurs dépendances à des substances peu recommandables, ont effrayé les parents d’Afra Kane. Leur fille qui donnait de la voix sur des standards de jazz, ils ne voyaient pas ça d’un bon œil. «Pour eux, c’était un peu la musique du diable», sourit l’Italienne d’origine, Neuchâteloise d’adoption depuis trois ans. 

Mais le virus de la musique est incurable. Demain soir, du haut de ses 23 ans, Afra Kane vernira son tout premier album, «Scorpio», au Queen Kong Club, une déferlante soul, jazzy et funk portée par sa voix envoûtante au timbre chaud et profond. 

Ancrage classique

Dans sa famille, personne n’a la fibre musicale, et pourtant, sa mère l’assoit sur un tabouret de piano à l’âge de neuf ans. L’instrument parfait pour accompagner les chœurs d’église qu’ils fréquentent à Vicence, ville du nord de la Botte qui a vu grandir Afra Kane. Une exigence parentale qui n’a pas rencontré de résistance: «Le piano, ça a été directement un coup de cœur. Je me suis mise à fond dans la musique.» 

En Italie, difficile de s’affranchir de l’héritage laissé par Scarlatti, Puccini, Rossini, Paganini et autres Verdi. C’est donc tout naturellement qu’Afra Kane fait ses premières gammes sur des partitions classiques. Puis, ballottée pendant son adolescence de Vicence à Portsmouth, en Angleterre, et de Portsmouth à Cardiff, au Pays de Galles, son ancrage dans la musique classique finira par s’assouplir. 

Double identité musicale

Afra Kane s’immerge dans les répertoires d’Aretha Franklin, de Nina Simone, d’Otis Redding et consorts. «Je les ai tellement écoutés que c’est eux qui m’ont appris à chanter», confie-t-elle. Lancée corps et âme dans une formation de piano classique, elle atterrit à la Haute Ecole de musique de Neuchâtel en 2015, pour y terminer son master. Plongée entre Mozart et Beethoven, elle se sent comme étouffée. «Ça restait très distant de mon univers, j’avais besoin d’explorer d’autres sonorités». Les compositions de «Scorpio» confirment cette double identité musicale, qui jette des ponts entre Ravel et Etta James. 

«De toute manière, le jazz n’a rien inventé. Chez Scriabine ou Ravel, il y avait déjà des dissonances. Et les arrangements qu’on trouve dans le jazz, Bach le faisait déjà!» Mais si la soul et le jazz ont pris le pas sur sa formation initiale, ce n’est pas pour autant que la jeune femme oublie d’où elle vient: «C’est grâce au classique que j’ai la capacité de composer et de comprendre l’harmonie aujourd’hui. Mais il faut parfois avoir le courage de s’affranchir des codes!»

Plus d’infos:

Vernissage de «Scorpio» à la Case à chocs, jeudi 18 octobre, à 21h15. 

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