Le Groupe suisse de recherche clinique sur le cancer (SAKK), qui fête ses 50 ans, lance une étude sur les effets du sport pendant la chimiothérapie. Il s'agit de vérifier si des patients atteints d’un cancer de l’intestin tirent davantage profit de leur traitement en pratiquant une activité physique.
Des études ont montré que les personnes qui ont une très grande activité physique sont moins touchées par le cancer de l’intestin. De plus, les récidives sont moins fréquentes chez les personnes physiquement actives, ont indiqué mercredi les responsables de la SAKK devant la presse à Berne.
On ignore toutefois si la pratique d’un sport pendant un traitement contre le cancer de l’intestin permet d’obtenir de meilleurs résultats thérapeutiques. Or l’environnement dans lequel les cellules cancéreuses se développent est également décisif et l’activité physique influe sur ces facteurs individuels.
Au cours de l’étude "ACTIVE", les chercheurs du SAKK vont donc analyser si les patients atteints d’un cancer avancé de l’intestin, récemment diagnostiqué, tirent davantage profit du traitement en suivant un programme d’exercice physique structuré de 12 semaines pendant la chimiothérapie.
"Nous voulons déterminer si cette approche permet de maîtriser la tumeur pendant plus longtemps et si les patients ressentent moins de troubles dans l’ensemble", a expliqué Viviane Hess, directrice de l’étude, dont les recherches sont soutenues par le Fonds national suisse (FNS).
Groupe témoin
La moitié des participants à l’étude seront inclus dans un groupe témoin, où ils seront traités par une chimiothérapie standard. En plus de la chimiothérapie standard, l’autre moitié des patients, affectés dans le deuxième groupe de manière aléatoire, s’entraîneront deux fois par semaine sur un vélo-ergomètre avec un physiothérapeute et seront motivés à bouger plus au quotidien à l’aide d’un podomètre.
Le fait que les patients puissent personnellement contribuer activement à leur traitement est un nouveau facteur important, ont souligné les responsables.
Cette étude sera menée dès cet automne dans différents hôpitaux en Suisse, en Autriche et en Allemagne sous la direction du SAKK, qui travaillera pour l’occasion en collaboration avec le Groupe de travail autrichien sur les traitements médicamenteux antitumoraux. Elle portera sur 500 patients et devrait durer au moins cinq ans.
Réseau national
"Si l’étude ACTIVE parvient à montrer que le sport pratiqué pendant la chimiothérapie a avant tout des répercussions positives sur le bien-être des patients, ce résultat à lui seul constituera déjà un bénéfice direct pour les participants – en plus de l’optimisation thérapeutique espérée pour les futurs patients", conclut Beat Thürlimann, président du SAKK.
Fondé en 1965 en tant que Groupe suisse de chimiothérapie, le SAKK est un réseau national de recherche contre le cancer, auquel adhèrent tous les hôpitaux universitaires suisses, ainsi que de nombreux hôpitaux cantonaux et régionaux. Ce demi-siècle a été fêté mercredi entre 15h00 et 22h00 par diverses activités autour d'une tente d'information installée sur la Place fédérale.