American Home a émis l'an dernier des prêts de 59 milliards de dollars, pour la plupart à des clients présentant un profil moins risqué que dans le segment du «subprime» où les garanties demandées sont minimales. La moitié environ de ces crédits étaient à taux variables et donc susceptibles d'être ajustés à la hausse. «C'est avec une grande tristesse qu'American Home se voit contraint de prendre cette mesure qui touche durement son dévoué personnel», déclare dans le communiqué Michael Strauss, le directeur général.
Les déboires d'American Home montrent que le problème des prêts hypothécaires à risque affecte aussi les prêteurs qui ont des clients dont la capacité de remboursement est correcte, par opposition au segment du subprime. American Home prête surtout à des particuliers dont le risque de défaut est plutôt faible.
La société a toutefois consenti de nombreux prêts à des personnes ne pouvant justifier de leur revenu ou de leur patrimoine. Fondée en 1987, elle revendiquait l'an dernier la place de numéro dix américain du crédit hypothécaire aux particuliers. Plusieurs dizaines d'organismes de crédit immobilier ont fermé leurs portes ou remonté leurs exigences en matière de prêts au fur et à mesure de la baisse des prix de l'immobilier résidentiel et de la hausse du coût du crédit et que montait le niveau des défauts. Jeudi, un autre organisme de prêt, Accredited Home Lenders, a laissé entendre qu'il pourrait connaître «un sort similaire» à celui de ses concurrents qui ont cessé d'émettre du crédit ou ont déposé leur bilan. Countrywide Financial Corporation, numéro un américain du crédit immobilier, a pour sa part indiqué que sa situation financière restait bonne. La société dit avoir près de 50 milliards de dollars «de liquidités hautement fiables à court terme».
La crise qui frappe le marché du crédit immobilier à risque aux Etats-Unis ne devrait pas se propager à l'ensemble de l'économie nationale, a estimé hier le secrétaire américain adjoint au Trésor, Robert Kimmitt. «Nous assistons à un réexamen et à une réévaluation du risque qui se déroule d'une manière tout à fait ordonnée et par conséquent les effets sur l'économie américaine dans son ensemble semblent limités, en raison de la bonne santé et de la diversité de notre économie dans un contexte mondial favorable», a ajouté Robert Kimmitt. /ats-afp