Parmi les têtes d'affiche de la rentrée théâtrale, Michel Sardou qui déserte pour un temps les salles de concert, s'offre une nouvelle expérience de comédien dans «Secret de famille», pièce sur-mesure écrite par Eric Assous, scénariste de cinéma et auteur à succès.
Sur la scène des Variétés, à Paris, Michel Sardou donne la réplique à l'un de ses fils, Davy Sardou, dans cette comédie de boulevard inédite où ils jouent un père et son fils piégés par une belle-fille exaltée et machiavélique. Le duo avait déjà été réuni en 2002 dans la pièce «L'homme en question» de Félicien Marceau.
Dans une mise en scène de Jean-Luc Moreau, Michel Sardou incarne Pierre, parolier de chansons populaires à quatre mains avec son inséparable complice, Sylvain (Laurent Spielvogel).
Quentin, le fils de Pierre, doit épouser bientôt Clémence (Mathilde Penin) dont il est follement épris. Le problème est que la demoiselle est en fait amoureuse du... père et non du fils.
Vaudeville idéal, la situation est le prétexte à tous les chantages et quiproquos possibles dans le décor unique d'un appartement bourgeois. Eric Assous signe ainsi une comédie de murs sans mollesse où les rires fusent.
Michel Sardou, qui joue ici sa quatrième pièce depuis 1996, trouve facilement ses marques dans le personnage de Pierre, artiste bougon et cassant, une posture que le chanteur entretient dans la réalité comme une carapace.
Au-delà des personnages respectifs, la complicité des Sardou père et fils, sert les situations et facilite le jeu.
Elisa Servier, figure populaire du Boulevard rompue au genre, et l'inattendu Rita Brantalou, fondateur du groupe de rock Au bonheur des dames dans le rôle d'un rocker déchu, complètent la distribution de cette pièce efficace mais qui peut laisser les spectateurs sur leur faim: après les trois coups frappés à 20h30 tapantes au grand dam des retardataires, le rideau tombe immanquablement à 21h55, rappels chaleureux compris. /ats-afp