La famille italienne d'une victime des Brigades rouges a porté plainte auprès du Ministère public de Padoue contre l'actrice française Fanny Ardant, après ses propos sur le mouvement armé et son fondateur Renato Curcio. Ce dernier, fondateur des Brigades rouges, a été qualifié de «héros» dans une interview de l'actrice publiée la semaine dernière dans la presse italienne.
Le père de l'un des plaignants a été tué, ainsi qu'une autre personne, au siège de Padoue du MSI, le parti postfasciste, en 1974, à l'occasion de l'une des premières actions revendiquées par les Brigades rouges. Renato Curcio avait écopé de 16 ans de prison pour cette affaire. Selon la presse italienne, toutefois, il avait été condamné pour «complicité morale», ayant rédigé le texte de revendication de cette opération. Il n'a jamais commis de crime, mais a toujours refusé de signer une lettre exprimant son refus moral de la lutte qu'il avait dirigée politiquement. Il est aujourd'hui en liberté.
Fanny Ardant a demandé pardon à ceux que ses propos ont pu blesser lors d'une interview sur France 2 et d'une déclaration en italien sur la Rai pendant le journal télévisé.
«J'ai toujours considéré le phénomène des Brigades rouges comme passionnant et captivant», avait notamment déclaré l'actrice la semaine dernière à un hebdomadaire féminin italien.
«Dire pardon ne lui a rien coûté, alors que ma mère a payé le prix fort par beaucoup de douleur. Elle est seule depuis 30 ans», a déclaré le plaignant, affirmant que son père n'était pas membre du MSI, mais «employé» par le parti. «La terre de la Vénétie est imbibée du sang de ceux que Fanny Ardent considère comme animés par la passion», a-t-il accusé alors que l'actrice est attendue à Venise pour la Mostra du cinéma qui s'ouvre aujourd'hui. / réd