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Les Suisses paient certains médicaments deux fois plus cher que les Européens

Les médicaments demeurent plus chers en Suisse qu'à l'étranger, indiquent les assureurs maladie et les représentants de l'industrie pharmaceutique dans une étude conjointe. Les plus grands écarts de prix concernent les génériques, deux fois plus chers en Suisse.

12 févr. 2013, 14:54
Les médicaments contre le cancer sont en pénurie dans le monde entier.

La différence de prix entre les médicaments brevetés vendus en Suisse et la moyenne des six pays de comparaison se monte à 12%, s'estompant légèrement par rapport à l'année précédente, annoncent mardi Interpharma, vips, Intergenerika et santésuisse. En revanche, l'écart touchant les génériques reste stable et important, ceux-ci étant presque deux fois plus chers en Suisse.

L'année précédente, les produits brevetés s'étaient révélés 17% plus chers en Suisse, avec le même taux de change. Celui-ci résulte de spéculations et ne constitue pas un bon critère de comparaison, selon Thomas Cueni, secrétaire général d'Interpharma. Devant les médias mardi à Berne, il a préconisé de le remplacer par le cours du pouvoir d'achat.

Suisse chère

Dans la même ligne, Peter Huber, directeur d'Intergenerika, justifie les disparités de coûts des génériques par le haut niveau général des prix à la consommation en Suisse, supérieur de 44% à la moyenne des six pays de comparaison. Il souligne également la meilleure qualité des prestations d'accompagnement, ainsi que la diminution constante des prix des médicaments ces dix dernières années.

L'industrie pharmaceutique met en garde contre un modèle accordant trop d'attention aux prix pratiqués à l'étranger. L'innovation pourrait s'en retrouver freinée et les intérêts des patients en pâtiraient.

Génériques peu utilisés

Christoph Meier, directeur de santésuisse, attire quant à lui l'attention sur la contribution efficace des génériques à la baisse globale des prix. Même si l'écart de leur prix avec l'étranger est important, ils demeurent bien meilleur marché que les produits brevetés.

M. Meier insiste dès lors sur la nécessité de trouver des solutions pour augmenter leur faible part de marché (15%) en Suisse. Celle-ci atteint par exemple près de 60% en Allemagne ou aux Pays-Bas.

Consensus rapide désiré

D'après les assureurs maladie, la comparaison avec l'étranger est nécessaire, car elle compense l'absence de concurrence. Ils épinglent au passage l'industrie pharmaceutique, dont les recours contre les baisses de prix décidés par le Conseil fédéral, en suspens, empêchent, selon eux, de trouver une solution rapide.

Autant les représentants de l'industrie pharmaceutique que santésuisse s'accordent sur l'importance d'atteindre un compromis satisfaisant les différentes parties. Il pourrait s'agir d'un modèle se basant de façon paritaire sur le pouvoir d'achat et sur la comparaison avec l'étranger, a par exemple laissé entendre Thomas Cueni.

Quatrième comparaison depuis 2011

L'étude présentée mardi est la quatrième de ce type réalisée conjointement par ces organisations. Pour les produits brevetés, un panier type contenant 155 médicaments a été établi sur la base des 250 articles les plus vendus. Les six pays de comparaison sont l'Allemagne, l'Autriche, le Danemark, la France, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas.

L'industrie pharmaceutique, tout en saluant la table ronde mise en place par le conseiller fédéral Alain Berset, conteste les baisses de prix décidées par le Conseil fédéral. Elle estime que la compétence en revient au Parlement.

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