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Le train de la colère

13 avr. 2008, 12:00

La gare de Rome a belle allure. Toilettée par l'ancien maire de la Ville éternelle Walter Veltroni - le pape de la gauche réformiste qui brigue le fauteuil de président du Conseil aux législatives italiennes de demain -, l'honorable enceinte à la filiation mussolinienne brille comme un sou neuf. Le train régional Rome-Naples, lui, fait peine à voir. Son état de délabrement en dit long sur l'interminable agonie des infrastructures ferroviaires de la Botte. Sur fond de va-et-vient de pendulaires bouffis de fatigue et de jeunes à l'incomparable dégaine vestimentaire, la colère contre la caste politicienne explose avec la puissance de la dynamite enfouie dans la roche. «Je ne supporte plus qu'on me rabatte les oreilles avec des slogans usés jusqu'à la corde et que les sempiternels politicards nous servent leurs habituelles pantalonnades télévisuelles», canonne une élégante Romaine à la blondeur sensuelle, qui inonde de son mépris rageur Walter Veltroni et Silvio Berlusconi, le centre gauche et le centre droit. L'atmosphère se fait de braise. Très remontée elle aussi, une jeune intellectuelle, psychologue de formation, en appelle à l'abstention massive: «J'ai décidé de déserter les urnes. Je vais convaincre mon ami et ma famille d'en faire de même.» Comme par miracle, la perspective du championnat d'Europe de football apaise les esprits et insuffle bonne humeur. «Grâce à un ami banquier, j'ai pu obtenir un billet pour le match du 17 juin entre l'Italie et la France», proclame avec fierté un quinquagénaire. «Le football, c'est un des rares domaines où notre pays est à son avantage», s'extasie la Romaine. L'Italie, c'est ça: il suffit d'évoquer les exploits de la Squadra azzurra pour voir la vie en rose!

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