Moncuq, Poil, Trécon. Non, ce ne sont pas des insultes, mais bien les véritables noms de trois localités françaises. Avec une vingtaine d'autres, elles ont rejoint le groupe des communes au nom improbable, qui s'est réuni récemment à Vaux-en-Beaujolais, après avoir tenu ses assises l'an dernier à Arnac-la-Poste. Leur objectif? User de leur toponyme pour se faire un nom.
Une idée intéressante, dont pourraient bien s'inspirer les autorités de quelques villages de ce côté-ci de la frontière, histoire d'attirer de nouveaux habitants. Quoique. Difficile de vanter une existence avantageuse à Vichères, la fraîcheur de Rances, la discrétion de Commaire, la propreté du Chenit ou de Sâles. D'accueillir les tuberculeux à Molard, les femmes battues à Icogne, les prolétaires à Risch, les glabres à Barberêche et Bill Gates à Apples. De même, peut-on décemment imaginer que la Migros s'installe à Coppet, les chiropraticiens à Bondo, les jeunes à Ems, les gros à Grens et les grands à Gros?
Certaines localités feront de la résistance. Agno s'oppose déjà à la réintroduction du loup, Villa à l'érection de tours locatives, Bière et Taverne refusent la venue des tempérants. Les autorités de Bossey et de Bouloz recommandent carrément aux fainéants de partir pour Isone. Mais d'une manière ou d'une autre, ces communes auront davantage de facilité pour se profiler que Leytron, Naz ou Trélex. Allez savoir pourquoi. Et pour terminer, vous reprendrez bien une portion d'Essert?