Les cambistes réagissent surtout à la rumeur d'une prochaine baisse surprise des taux d'intérêt de la Réserve fédérale américaine et aux craintes entourant la santé du marché américain de l'immobilier, que l'annonce d'un rebond des mises en chantier en octobre aux Etats-Unis n'a pas suffi à dissiper.
Les marchés ont été très sensibles à une série de mauvaises nouvelles en provenance des Etats-Unis. Ce qui a incité les investisseurs à éviter les risques et à couvrir leurs positions.
Lundi, par exemple, les analystes de Goldman Sachs ont recommandé aux investisseurs de vendre les actions de Citigroup. Ils estiment que la première banque mondiale pourrait encore accuser 15 milliards de dollars de dépréciations supplémentaires au cours des deux prochains trimestres sur ses crédits à risques. La faiblesse du dollar n'est a priori pas favorable aux exportateurs helvétiques. Toutefois, l'euro s'apprécie encore plus rapidement que le franc face au billet vert, et la vigueur de l'euro est avantageuse dans la mesure où l'Union européenne est le premier partenaire commercial de la Suisse.
Le dollar décline depuis un certain temps. Cette année, son cours contre un panier des devises les plus échangées de la planète s'est effondré de 11%. Depuis janvier 2002, il a perdu 36% de sa valeur.
La désaffection est telle que même l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep), le week-end dernier, s'est montrée divisée sur l'utilisation du dollar comme monnaie de commerce du pétrole.
Pro et antiaméricains se sont retrouvés dos à dos au sujet des prix du pétrole qui, libellés en dollar, entraînent une baisse des revenus pétroliers des pays producteurs.
Les banques centrales, elles aussi, évoquent régulièrement leur désir de diversifier l'allocation de leurs réserves - la part du dollar dans leurs portefeuilles s'érode lentement. Toutefois, le billet vert reste la principale devise commerciale et la monnaie la plus échangée. /ats