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La Coupe au pays du football

La Coupe du monde 2014 aura donc bel et bien lieu au pays du football: le comité exécutif de la Fifa a attribué sans surprise hier l'organisation de la grand-messe au Brésil. Le pays quintuple lauréat de l'épreuve était il est vrai le seul candidat en lice à l'organisation d'un tournoi promis à l'Amérique du Sud, selon le principe de rotation des continents dès à présent révolu.

31 oct. 2007, 12:00

«Je veux dire la joie de voir le nom du Brésil sur ce petit papier», a affirmé à Zurich le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, reflétant l'explosion de joie qui a suivi l'annonce dans son pays.

«C'est le pays qui a donné le plus au football», souriait Michel Platini, président de l'UEFA et membre du comité exécutif. «C'est le plus grand pays de football au monde, qui a gagné le plus de Coupes du monde, qui a sorti le plus grand nombre de grands joueurs. Une Coupe du monde au Brésil c'est comme d'aller en pèlerinage à La Mecque, à Saint-Jacques de Compostelle ou à Jérusalem.»

Dans sa présentation, la Confédération brésilienne (CBF) s'est efforcée de montrer une image riche et dynamique. «Mais c'était Alice au pays des merveilles. La CBF - certainement par manque de temps dans le montage - a oublié de montrer des images des favelas», ironisait un journaliste brésilien.

Le Brésil a toutefois promis un Mondial à la fois social et écologique. Sur le plan footballistique, on retrouvera évidemment, 64 ans après la finale officieuse perdue contre l'Uruguay, le mythique Maracana qui sera rénové. Il y a cependant d'autres enseignements à tirer de la liste des 18 villes organisatrices qui seront réduites à 12 en décembre 2008. Ainsi quatre nouveaux stades seront construits dans le nord, moins développé que le sud, et deux des villes hôtes sont Manaus et Belem, sur le fleuve Amazone.

Symboliquement, le gouverneur de l'Amazonie Eduardo Braga a aussi pris la parole, promettant que la Coupe du monde «contribuera au développement durable et aidera le peuple à la conservation de cet irremplaçable patrimoine environnemental».

Pour le président de la CBF, Ricardo Teixeira, le tournoi laissera «un héritage permanent» au Brésil, avec des améliorations dans les domaines du transport, de la santé, des égouts et de l'épuration des eaux ainsi que dans la sécurité, alors que chaque nouveau site devra construire une école. M. Teixeira a balayé les problèmes sur l'insécurité en estimant que c'était un problème «international» présent «dans toutes les grandes villes».

La grande inconnue du dossier reste toutefois le budget. Selon M. Teixeira, il sera fait majoritairement appel à des fonds privés. Toutefois, il est impossible de savoir si c'est un v?u pieux ou s'il pourra tenir sa promesse dans un pays où les exemples de projets pharaoniques aux coûts démesurés et de mauvaise gestion des fonds publics sont légion.

Comme en Afrique du Sud, il y aura une billetterie à deux vitesses pour les étrangers et les autochtones, afin de permettre à la grande majorité des Brésiliens - 150 sur 190 millions vivent dans la pauvreté - d'aller au stade et vivre leur passion. C'est d'ailleurs un des points qu'a soulignés le président Lula: «Au Brésil, vous verrez des joueurs merveilleux, des choses merveilleuses mais je vous le dis, la chose qui fascinera le plus les joueurs, les journalistes et les supporters sera le comportement extraordinaire du peuple brésilien». / si

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