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La chirgurgie "mini-invasive" se fait de plus en plus envahissante

Malgré certaines réticences, la chirurgie mini-invasive continue sa révolution. Ses domaines d'applications sont toujours plus nombreux dans les salles d'opérations.

13 avr. 2014, 15:16
La chirurgie mini-invasive qui permet d'opérer par petites incisions à l'aide d'instruments fins et de mini-caméras, poursuit sa révolution en salles d'opération.

La chirurgie mini-invasive qui permet d'opérer par petites incisions à l'aide d'instruments fins et de mini-caméras, poursuit sa révolution en salles d'opération avec des champs d'application de plus en plus étendus, malgré certaines réticences de chirurgiens.

Au lieu "d'ouvrir" par grandes incisions, les techniques mini-invasives permettent au chirurgien d'atteindre sa "cible" - un organe, un ganglion ou une articulation - par des incisions de l'ordre du centimètre grâce à l'utilisation d'instruments longs et fins généralement robotisés, couplés à un système d'imagerie vidéo.

On parle d'arthroscopie lorsque l'intervention s'applique à une articulation, de laparoscopie ou coelioscopie lorsqu'elle se situe dans l'abdomen et de thoracoscopie pour le thorax.

Commandés à distance

Les premiers domaines d'applications ont été la chirurgie gynécologique, par exemple pour opérer des kystes ovariens, les articulations, puis la chirurgie digestive avec aujourd'hui un grand nombre d'opérations du cancer du côlon réalisées sous coelioscopie.

L'homme clé de cette révolution est l'endoscopiste. Son métier consiste d'abord à explorer, en particulier avec la fibre optique des fibroscopes, et de plus en plus à réparer l'intérieur du corps grâce à des appareils commandés à distance.

L'un d'eux, Dr Geoffroy Vanbiervliet du CHU de Nice, se souvient: "quand j'ai commencé à pratiquer on m'a dit +l'endoscopiste est un chirurgien frustré+. Finalement avec le temps, l'endoscopiste est de plus en plus un chirurgien et de moins en moins frustré".

Dans son domaine, l'endoscopie digestive, le Dr Vanbiervliet fait part de "résultats bluffants" avec des risques toujours "faibles" pour les patients. En témoigne, par exemple, la technique surtout pratiquée en Asie consistant à disséquer finement par endoscopie la partie cancéreuse superficielle de la partie saine d'un oesophage.

Cicatrices réduites

Les avantages de la chirurgie mini-invasive sont multiples: moins de saignements, moins de douleurs, moins de risques infectieux et donc moins de complications, des cicatrices réduites et une durée d'hospitalisation raccourcie.

L'essor récent de cette technique est indissociable du développement de la chirurgie dite "ambulatoire" où un patient entre en salle d'opération le matin et ressort de l'hôpital en fin de journée, ce qui permet de réduire fortement la facture.

Pionnier en matière de chirurgie mini-invasive dans le cancer du poumon, l'Institut mutualiste Montsouris (IMM, Paris) estime à 2.000 euros en moyenne l'économie réalisée par opération de ce type par rapport à la technique classique "à thorax ouvert" où on doit inciser largement au niveau de la poitrine.

L'IMM a réalisé 545 opérations de ce genre dont 400 pour extraire des tumeurs cancéreuses précoces (stade 1). L'un de ces patients, Chaim Marminc, 73 ans, a été opéré deux fois pour deux tumeurs au poumon.

"J'ai eu mal pendant très peu de temps, je me suis rétabli au bout de deux-trois semaines. Six semaines après, je faisais huit à dix kilomètres en marche rapide", témoigne-t-il.

Du temps à s'imposer

Plusieurs études montrent que "les taux de survie à cinq ans sont identiques voire meilleurs" pour les patients opérés avec cette technique par rapport à la pratique classique, indique le chirurgien de l'IMM Dominique Gossot.

Pourtant la chirurgie mini-invasive pour les cancers du poumon a mis du temps à s'imposer malgré une première réalisée dès 1992 par le chirurgien William Walker à Edimbourg.

"En France et dans d'autres pays européens, nous somme passés pour des irresponsables pendant des années", se souvient Dr Gossot.

Aujourd'hui, la pratique a beau être "recommandée" pour les cancers précoces du poumon par la principale société savante américaine, des chirurgiens restent "réticents".

La raison ? "Les chirurgiens qui ont mis des années à apprendre une chirurgie lourde avec de gros risques résistent à un changement qui introduit une petite part d'incertitude" en raison de l'apprentissage, explique le Dr Gossot.

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