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Héraut des causes perdues

11 oct. 2008, 08:04

L'ancien président finlandais Martti Ahtisaari, prix Nobel de la paix, a mené avec succès de nombreuses et difficiles missions de paix en Europe, en Afrique ou en Asie. Au Kosovo, il n'est toutefois pas parvenu à une solution négociée.

A 71 ans, ce «médiateur exceptionnel», selon le Comité Nobel norvégien, peut se targuer d'avoir contribué à éteindre des conflits très anciens et apparemment inextricables aux quatre coins de la planète.

Mais le dossier kosovar reste un échec cuisant pour cet infatigable soldat de la paix qui avait cru pouvoir rapprocher Serbes et Albanais du Kosovo et surmonter les affres du conflit de 1998-1999.

En mars 2007, il met fin aux discussions, recommande l'indépendance et rend son tablier. Les dernières négociations, menées sans lui, échouent, et le Kosovo déclare unilatéralement son indépendance le 17 février 2008. Martti Ahtisaari n'aura pas su faire plier les Serbes deux fois: en 1999, c'est lui, déjà, qui est envoyé à Belgrade avec l'ancien premier ministre russe Viktor Tchernomyrdine pour convaincre - cette fois avec succès - le président yougoslave Slobodan Milosevic de mettre fin à ses opérations militaires au Kosovo contre la guérilla séparatiste albanaise, en échange de l'arrêt des bombardements de l'Otan.

«J'ai réalisé plus tard qu'à Belgrade, mon rôle a été un peu identique à celui du pasteur qui dirige les classes avant la confirmation», confiera Martti Ahtisaari au journal «Le Monde».

Il appliquera la même méthode dans les pourparlers entre le gouvernement indonésien et les séparatistes du Mouvement Aceh Libre (GAM), en guerre depuis 1976, entamés en janvier 2005 à Helsinki. Six mois plus tard, la paix est signée.

Les deux parties témoigneront de la fermeté de l'homme pendant les pourparlers, mais aussi de son humour et de sa chaleur une fois les dossiers refermés.

En public, ce provincial dissimulé derrière d'épaisses lunettes, parfois gaussé pour sa démarche claudicante due à des problèmes de hanche, se fend rarement d'un sourire mais ne manque jamais un bon mot cinglant à l'égard des journalistes.

Né le 23 juin 1937 à Viipuri (aujourd'hui Vyborg en Russie), il connaît le sort de tous les réfugiés lorsque ses parents sont évacués de la province finlandaise de Carélie annexée au sortir de la Seconde Guerre mondiale par l'Union soviétique. /ats-afp

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