Facebook. Nouveau trombinoscope à la mode sur lequel des millions d'internautes perdent leur temps. Un véritable paradis virtuel pour adolescent. Sur le principe du «Dis Bob, tu veux être mon ami?», cher à l'ours Maturin, interprété le siècle passé sur TF1 par le comédien genevois Jean-Alexandre Blanchet, Facebook permet désormais à tout un chacun de goûter à la popularité. Moyennant toutefois un pilonnage en règles des boîtes électroniques des honnêtes travailleurs. Une forme de spam socialisant en somme, car plus vous trouverez de lointaines connaissances incapables de refuser votre soudaine amitié, plus vous vous sentirez devenir une icône moderne. Une sorte de Bernard Minet numérique post Amicale du temple solaire. Pour ne pas dégringoler de ce nouveau rang de staracadémicien de la Toile, le facebooker adhérera à de multiples causes très tendances: mettre fin au gaspillage de l'eau en s'avinant à coup de bibines ou lutter contre la surpopulation en achetant des jouets chinois. Fini désormais, pour le Facebooker reconnu, les vendredis seul à mâter «Thalasssa». Quoi de mieux pour lui que de pouvoir enfin se dévoiler sous son meilleur jour, photo à la sortie du solarium en prime. Légèrement trop repoussants ou, qui sait, un peu moins imbus d'eux-mêmes, d'autres opteront pour une solution alternative. Le cliché d'une star resurfacée, celle de leur mièvre minou-minou ou pour les plus modestes le faciès d'une légende du dessin animé, telle Jessica Rabbit. Rien n'est trop beau pour les sans-abri de l'amitié.