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Des corps que l?on remplit comme des outres

«Allez, bois, bois!». Les lèvres trempées dans un grand récipient rempli de lait, la fillette avale avec difficulté. «Allez, bois!», réitère la gaveuse qui ne la lâche pas. Une fois la coupe bue, il faudra recommencer, vider d?autres récipients, boire et boire encore. Sans soif.

09 oct. 2007, 12:00

Il faudra boire ou alors se faire écraser le pied sous le bâton.

Gave, gavons, gavées, les fillettes et les jeunes filles de Mauritanie. Car c?est ainsi, toutes rondes toutes dodues, que les hommes préfèrent les épouser. «La place que la femme occupe dans le c?ur de l?homme est proportionnelle à son volume», dit le proverbe. Femme bien en chair, tu es signe de richesse.

Un entonnoir enfoncé dans le gosier, elles déglutissent des tonnes de maïs. Gave, gavons, gavées les oies. On s?empiffrera de foie gras à Noël, sur des nappes blanches et à la lueur des chandelles.

?est plus raffiné que les big burgers et les frites grasses arrosées de ketchup et de cinq décis de coca pas light. Gave, gavons, gavés les estomacs des petits boudins occidentaux.

Bois, bois ton lait! Mange, mange ta soupe! Bouffe, bouffe ton hamburger! Ton corps comme une outre à remplir. Pour plaire à ton seigneur et maître, pour faire plaisir à papa-maman, pour combler quel vide?

Sur la même planète, une affiche d?Oliviero Toscani met à nu l?anorexie d?une femme décharnée.

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