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Salaires des patrons toujours exorbitants

l'organisation syndicale. Dans trois quarts des entreprises, les rémunérations de la direction ont augmenté depuis 2011. Un manager suisse gagne trop d'argent selon le syndicat Travail.Suisse. L'initiative Minder acceptée massivement n'a pas eu d'effet sur les rémunérations des chefs d'entreprise qui ont augmenté de près de 18% depuis 2011.

22 juin 2015, 12:07
Franz Humer, patron de Roche, trop payé selon Travail.Suisse.

Travail.Suisse tire à boulets rouges sur les salaires des managers. Malgré l'initiative Minder, ils continuent d'être "exorbitants". Dans trois quarts des entreprises, les rémunérations de la direction ont augmenté depuis 2011.

Pour ces sociétés, la hausse moyenne est de 18%, selon une étude annuelle du syndicat. "L’acceptation massive de l’initiative Minder n’a pas permis de juguler l’augmentation des salaires des 'top managers'", a dit lundi Jacques-André Maire, vice-président de Travail.Suisse, devant les médias à Berne.

Si certains très hauts salaires ont diminué, les rémunérations des managers caracolent toujours à un très haut niveau. Travail.Suisse cite l'exemple de l’entreprise pharmaceutique Roche, qui décroche la première place pour l’écart salarial de 1 à 253 pour le président sortant du conseil d’administration, Franz Humer, et un rapport de 1 à 230 pour le CEO, Severin Schwan, par rapport au plus bas salaire.

Dix patrons à plus de 5 millions

Outre Roche, Nestlé, UBS et Novartis font partie des entreprises qui paient leurs chefs plus de 200 fois plus que les autres employés, a détaillé Gabriel Fischer, responsable de la politique économique à Travail.Suisse. Avec Credit Suisse, ABB, Swatch, Lindt & Sprüngli, Zurich et Clariant, ce sont 10 entreprises qui payent leur CEO bien plus de 5 millions de francs.

Malgré l'initiative Minder, qui interdit les indemnités d'entrée et de départ, celles-ci continuent d'être versées, car les entreprises peuvent contourner les règles de différentes manières, dénonce l'organisation syndicale. Selon elle, le développement des salaires des managers a contribué à la perte de confiance de la population vis-à-vis de l’économie.

Une telle crise de confiance peut avoir de graves conséquences, a averti Jacques-André Maire. L’acceptation de l’initiative contre l’immigration de masse peut être interprétée comme un signal fort montrant que le peuple est alors prêt à envisager des mesures extrêmes ou populistes sans tenir compte de leurs conséquences négatives sur l’économie et sur ses relations avec les autres pays.

Bannir les indemnités

Travail.Suisse propose plusieurs mesures pour rectifier le tir. Par exemple un renforcement du droit de la société anonyme, afin d'éviter que l'interdiction des indemnités d'arrivée et de départ puisse être contournée. La faîtière suggère aussi une transparence fiscale pour les très hauts revenus et une discussion politique sur une contribution de solidarité.

Or les entreprises rechignent à faire preuve de transparence, a déploré Martin Flügel, président de Travail.Suisse. Le syndicat a demandé aux 27 entreprises analysées le montant de l’impôt sur le revenu payé, en 2014, par le directeur. Seize n’ont jusqu’à présent pas réagi. Onze entreprises ont répondu de manière sympathique mais évasive. Aucune n'a donné un chiffre concret.

Le syndicat s'en prend aux baisses d'impôts pour les sociétés, comme le prévoit notamment la 3e réforme de l'imposition des entreprises. Selon lui, ce sont en premier lieu la classe moyenne et les travailleurs avec de bas revenus qui vont subir la réduction des prestations due à la perte de recettes fiscales des pouvoirs publics.

Peu de femmes dans les directions

L'étude révèle que 49 femmes siègent dans les conseils d’administration des entreprises analysées. Le quota a plus que doublé au cours des dix dernières années, mais, avec 20,3%, il reste encore très bas. Pour les directions, le bilan est "très décevant". Des 208 postes de direction, seulement 8 étaient occupés par des femmes fin 2014, ce qui représente une proportion de moins de 4%.

Travail.Suisse a analysé pour la 11e fois consécutive l'écart l’écart entre les salaires les plus hauts et les plus bas, dans 27 entreprises suisses. Unia s'est livré la semaine passée au même exercice pour 41 grandes entreprises, avec des conclusions comparables. L’an passé, les écarts entre les salaires les plus élevés et les plus bas se sont à peine réduits, notait le syndicat.

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