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«Il faut une loi qui bétonne»

A moins d'une surprise, les exportations battront un nouveau record en 2006. Mais le fléau des contrefaçons préoccupe toujours la Fédération horlogère. Quant à «l'affaire» Economiesuisse, silence radio Les exportations cartonnent, les effectifs augmentent, les produits de luxe dopent l'image de toute une région: l'horlogerie va bien, merci. Mais elle est toujours confrontée au fléau de la contrefaçon, qui est une véritable mafia. Hier, le président de la Fédération horlogère suisse (FH), Jean-Daniel Pasche, s'en est ému devant les membres réunis en assemblée générale à Lausanne. Il fait part de ses préoccupations mais, sur un autre sujet, botte en touche lorsqu'on l'interroge sur ce qui est devenu «l'affaire» Economiesuisse.

30 juin 2006, 12:00

Jean-Daniel Pasche, après un record de 12,3 milliards en 2005, quels sont vos pronostics pour 2006?

J.-D.P.: Nous avons revu à la hausse nos prévisions de croissance. Nous tablons aujourd'hui sur une hausse de 7 à 8%, en valeur, des exportations horlogères. A fin mai, nous étions déjà à +11,5%.

Le projet d'accord de libre-échange entre la Suisse et les Etats-Unis, votre principal marché, a fait long feu: vous le déplorez?

J.-D.P.: C'est dommage, car l'horlogerie suisse est la branche qui paie le plus de droits de douane aux Etats-Unis, plus de 50 millions de dollars. Mais en même temps nos exportations continuent de bien se porter aux Etats-Unis...

La voix de l'industrie horlogère est-elle entendue à Berne, porte-t-elle autant que celle des milieux bancaires ou de la pharmacie?

J.-D.P.: Le groupe parlementaire horloger, que président Didier Berberat et Boris Banga, fonctionne très bien. Par exemple, le Conseil national a refusé la motion Chevrier visant à introduire un impôt sur les produits de luxe. Et le groupe est très actif dans le domaine de la révision du droit des brevets, qui vise à renforcer la lutte anti-contrefaçons.

Par quels moyens?

J.-D.P.: En donnant la possibilité aux autorités douanières de saisir aussi les copies de montres détenues à des fins privées, comme cela se fait en France ou en Italie, où le cadre juridique permet d'aller plus loin dans la lutte.

La FH fait-elle campagne dans les aéroports ou les lieux de villégiature pour sensibiliser les touristes à la problématique?

J.-D.P.: Nos moyens sont assez limités, et il faut une loi qui bétonne avant d'aller de l'avant. La FH est cependant très active: de nombreuses saisies sont effectuées chaque année. Ainsi, en Toscane, une action a permis de démanteler un réseau qui faisait travailler illégalement des familles venues de Chine. C'était de l'esclavagisme. Il faut arrêter de prétendre que ces ateliers donnent du travail aux gens: ils les exploitent!

Ces actions, en Suisse ou à l'étranger, portent leurs fruits?

J.-D.P.: L'objectif premier de la lutte contre la contrefaçon, c'est de maintenir la confiance du public dans les produits originaux. Les saisies et destructions ont cet objectif. Et lors de chaque voyage que nous effectuons avec un conseiller fédéral, nous réussissons à mettre le sujet au programme officiel. C'est un moyen de sensibilisation parmi d'autres.

Nicolas Hayek voudrait que la FH quitte Economiesuisse. Vous a-t-il fait cette demande?

J.-D.P.: Je ne peux pas m'exprimer à ce sujet. Nous devons d'abord écouter nos membres, en discuter en conseil et définir notre stratégie. Je peux juste dire que nous suivons en détail cette affaire. /FRK

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