null Presque tous les pays européens continentaux ont été des empires. A ceux-ci succéda une pluralité d’Etats, peu à peu rassemblés en une communauté: l’Union européenne (UE).

Dans une excellente étude parue récemment («Neue Zürcher Zeitung» du 27 avril 2023), l’écrivain suédois Richard Schwartz dit ironiquement que l’UE est «une sorte d’administration de la faillite des anciens empires européens». S’il reconnaît les mérites de la construction européenne, notamment l’amélioration du niveau de vie, il déplore l’absence d’harmonie aux plans militaire, fiscal, et en politique étrangère.

Quelle solution acceptable pour les belligérants? Une capitulation imposée au tsar du Kremlin? Il n’accepterait jamais.

La communauté des vingt-sept Etats membres a cependant pris en considération la volonté de l’Ukraine d’y adhérer. Mais la guerre impérialiste menée par la Russie contre son voisin et parent doit d’abord prendre fin.

Quelle solution acceptable pour les belligérants? Une capitulation imposée au tsar du Kremlin? Il n’accepterait jamais. Et le monde a changé. Le président Zelensky l’a fort bien compris d’où ses contacts multinationaux. Les exigences des vainqueurs à la fin de la Seconde Guerre mondiale, à l’encontre de l’Allemagne et du Japon, appartiennent au passé.

De plus, et Schwartz le rappelle pertinemment, les guerres pouvant impliquer la disparition d’un empire se terminent rarement ou jamais, en ce sens qu’«elles se poursuivent par d’autres moyens» (von Clausewitz, grand théoricien de la guerre).

Les vainqueurs de 14-18 n’avaient pas vu que les conditions drastiques imposées à l’Allemagne du Kaiser allaient entraîner des conséquences désastreuses, préparant le nazisme. L’effondrement, après 1918, de l’empire austro-hongrois n’a-t-il pas été un sérieux obstacle à une vie harmonieuse entre bon nombre d’Etats? Certains, nouvellement créés, comme la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie, disparurent. Et cent ans après la disparition de l’empire ottoman, les effets s’en font encore sentir au Proche-Orient instable.

On ne traite pas avec un empire comme avec un Etat. Un empire est une civilisation. Cela rend d’autant plus difficile une proposition de paix. Il faut cependant y croire et la trouver. La guerre russo-ukrainienne, qui a déjà causé la mort de centaines de milliers de personnes, demeure une immense menace pour le monde.

Quelle paix avec le dernier empire continental?

L’écrivain, éditeur et avocat François Berger nous parle de la difficulté de rétablir la paix avec la Russie, qu’il décrit comme le dernier empire continental.