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Médias: bénéfice en hausse pour Tamedia qui n'exclut pas de nouveaux licenciements

Le groupe de presse zurichois Tamedia affiche un bénéfice en hausse de près de 40% en 2017. Les recettes publicitaires ont augmenté dans le numérique, mais baissé dans les médias papier. Le groupe n'exclut pas de nouveaux licenciements dans les années à venir.

13 mars 2018, 16:24
Le groupe a engrangé des recettes dans la publicité numérique.

Tamedia a vu son bénéfice net grimper de 39,1% sur un an en 2017, à 170,2 millions de francs. Le résultat opérationnel avant intérêts et impôts (EBIT) a augmenté de 59,3%, à 180,7 millions de francs. Le chiffre d'affaires a en revanche baissé de 3%, à 974,2 millions.

Cette baisse du produit d'exploitation s'explique par le recul structurel dans le coeur de métier éditorial. Les chiffres d'affaires de la publicité imprimée ont baissé de 35 millions de francs par rapport à l'année précédente, indique mardi le groupe de presse zurichois.

 

Pour les quatre dernières années, ces recettes ont baissé de 37% au total dans le secteur des Médias payants. La presse quotidienne suprarégionale et la presse dominicale en sont les plus durement touchés. Dans le secteur Médias pendulaires (gratuits), les recettes publicitaires ont reculé de 16% en quatre ans.

Plus de pub dans le digital

Les recettes publicitaires ont en revanche augmenté de manière significative dans le domaine du numérique payant, précise Tamedia sans donner de chiffre. Cette hausse n'a toutefois pas permis de compenser la baisse de la publicité imprimée.

Le chiffre d'affaires du secteur Médias payants a ainsi baissé de 5% l'an dernier, à 586 millions de francs. Celui des Médias pendulaires (gratuits) a perdu 5,6%, à 153,2 millions de francs.

Licenciements pas exclus

En conférence de presse, le patron Pietro Supino s'est réjoui du regroupement des rédactions de Tamedia. "Grâce à la nouvelle organisation de nos journaux quotidiens, nous sommes très bien positionnés (...) dans une branche des médias en plein bouleversement", a souligné le président du conseil d'administration.

Pour le directeur général de Tamedia Christoph Tonini, les titres concernés comptent désormais "trop de personnel" au vu de leur réorganisation. S'il n'y pas suffisamment de départs naturels au cours des trois prochaines années, des licenciements ne seront pas exclus à l'avenir, estime-t-il.

En Suisse romande, Tamedia a regroupé les rédactions de 24 heures et de la Tribune de Genève, ainsi que celle du Matin avec celle de 20 minutes. En Suisse alémanique, le groupe a notamment fusionné les équipes du Tages-Anzeiger, du Bund, de la Berner Zeitung, du Landbote et d'autres journaux régionaux zurichois.

Syndicats en colère

Le président de Tamedia a en outre exprimé son souhait que la "mauvaise situation" au sein de l'ats, dont le groupe est le plus grand actionnaire, "puisse être maîtrisée" dans les prochains mois. Le groupe de presse entend rester fidèle à l'agence de presse.

A ce sujet, Syndicom a déclaré "scandaleux" que Tamedia joue un "rôle prépondérant" dans le démantèlement d'un quart de la rédaction de l'ats et "veuille aussi empocher" une part de 4 millions de francs des réserves de l'agence de presse. Le syndicat appelle en outre le groupe zurichois à se soumettre à nouveau au contrat collectif de travail en Suisse alémanique et au Tessin.

 

De son côté, Impressum exige que Tamedia dénonce le climat de travail lié à la restructuration des journaux du groupe, les rumeurs incessantes de licenciement collectif et la perte d'identité des titres et de diversité des médias. La direction doit geler les licenciements durant au moins deux ans, comme le demandent les rédactions romandes, estime l'association des journalistes suisses. Les bénéfices des sites commerciaux doivent être investis dans le journalisme.

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