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Virginie Thurre

28 août 2010, 09:57

Rédactrice en cheffe de «George», magazine romand féminin, dont le premier numéro paraît lundi


1 - Votre magazine veut prendre le contre-pied d'une presse féminine stéréotypée. Mais qu'est-ce qui en fait un produit différent?

La différence, c'est un ton décalé; des points de vue multiples, colorés, contrastés; des articles qui prennent à rebrousse-poil les diktats de la beauté. Certains papiers sont engagés, d'autres plus légers et à chaque fois, on essaie de mener la réflexion hors des débats convenus. Dans ce premier numéro, on traite de la maîtrise du fusil d'assaut, du soutien-gorge, des tests de féminité dans le sport, des dessous de la rue Georgette à Lausanne... Je vous conseille aussi «le grand jeu de la vie des femmes» de Messaline, la rubrique «6000 bornes» où la Jurassienne Laure et la Québécoise Josiane relèvent des défis lancés par nos lectrices et lecteurs. Et, dans notre série de portraits, les Filles du calvaire à Neuchâtel, la musicienne américano-coréenne Tokimonsta, une amazone nommée Yvette Théraulaz...


2 - «George» se réclame de l'héritage féministe. Vous ne craignez pas d'être cantonnées à des combats partisans et à des étiquettes un peu réductrices?

C'est un fait, à la rédaction, on n'aime pas trop les étiquettes. Nous nous intéresserons aux grands mouvements pour l'égalité, mais aussi aux héroïnes d'aujourd'hui, à toutes les femmes qui se battent au quotidien. A l'exemple du combat de Fatouma Diallo, militante pour les droits de l'homme au Burkina Faso, un miroir des luttes d'ici. De plus, les photographies d'Olivier Jeannin et de Studio Survolté montrent des femmes telles qu'elles sont dans la vie, sans fard, non retouchées par les miracles de la technique. Plus que féministe, «George» est une revue féminine décomplexée et décalée.

3 - Donc, vous allez bannir la publicité célébrant les clichés et artifices d'une beauté convenue? C'est pourtant elle qui fait vivre la presse féminine?

Tout dépend de la ligne éthique, écologique des marques. Il nous faut veiller à une réelle cohérence entre le contenu rédactionnel et notre politique publicitaire. Nous nous approchons des annonceurs qui répondent à nos critères. Après le numéro zéro, autofinancé grâce au bénévolat de notre équipe, et distribué gratuitement, il nous faut maintenant trouver une assise financière. D'où la sortie cruciale de ce numéro 1. L'enthousiasme au sein de notre équipe comme de nos sympathisants est vivifiant. Nous espérons que le grand public aura du plaisir à nous lire. De notre côté, nous sommes en marche et nous préparons déjà le numéro 2 qui sortira le 13 décembre...


Tiré à 5000 exemplaires, George sera en vente dès lundi dans les kiosques Naville et de nombreuses librairies. Points de vente sur www.georgemag.ch. Aujourd'hui, soirée «Soutien George» pour fêter la sortie du magazine de 20h à 3h, avec dj's, Pôle Sud, Lausanne.

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