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Zurich maintient le français

Les Zurichois ont rejeté l'initiative «une seule langue étrangère au primaire». Le français ne sera pas repoussé à la 7e. Mais les Chambres ne renonceront pas à une discussion «C'est mégacool», a lancé pour plaisanter la conseillère d'Etat Regine Aeppli, après la publication des résultats de votation cantonale hier à Zurich. Plus que soulagée, la socialiste a ensuite dit en français, son bonheur de pouvoir «annoncer aux Romands que nous apprécions aussi toujours fortement le français et que nous nous préoccupons de cohésion nationale».

27 nov. 2006, 12:00
Des parents plus ouverts

En rejetant l'initiative qui voulait ne garder que l'anglais à l'école primaire, par peur de surcharge intellectuelle des enfants, les Zurichois ont aussi montré, selon la magistrate, «qu'ils souhaitaient qu'en Suisse, on se parle dans une langue nationale, et pas en anglais».

Les partisans de l'initiative ont vraisemblablement très mal jugé les parents, moins sceptiques qu'ils ne le pensaient vis-à-vis des capacités cognitives de leurs bambins. Le vote d'hier est même le plus net des quatre scrutins cantonaux ayant lieu jusqu'ici (51,3% de non à Schaffhouse en février, 57,7% à Zoug et 52% en Thurgovie en mai dernier).

Or, canton le plus peuplé et moteur économique, Zurich va à coup sûr donner le ton en la matière. On imagine désormais mal les enseignants lucernois, auteurs d'une initiative au contenu identique, poursuivre leur combat. Susanne Hänni, du comité intercantonal soutenant la revendication, admettait hier que l'initiative lucernoise pourrait bien être retirée. Bâle-Campagne est aussi sur la sellette. Le Conseil d'Etat souhaite inverser l'ordre de priorités des langues étrangères adopté par les cantons à la frontière linguistique (BS, BE, FR, SO et VS) et s'aligner sur la Suisse orientale et centrale, qui commencera par l'anglais.

Une commission du Grand Conseil vient cependant de le désavouer. Bâle-Campagne aurait de toute façon quelque difficulté à former ses enseignants dans la Haute Ecole pédagogique qu'elle partage avec des cantons ayant choisi de commencer par le français.

C'est ainsi que, outre des choix politiques sanctionnés dans les urnes, des arguments pragmatiques pourraient mettre un terme aux tergiversations: l'unification se fera par le biais des manuels scolaires, que les cantons ne peuvent plus, aujourd'hui, financer seuls.

Nidwald et Schwytz, dont les Parlements ont accepté des motions exigeant le report du français au secondaire, devront vraisemblablement aussi revoir leur copie.

La Conférence des directeurs cantonaux de l'instruction publique (CDIP) le demande haut et fort: qu'on cesse, dit-elle «la discussion sur la réglementation de la langue étrangère initiale [et qu'on accepte la stratégie de] pilotage à travers des objectifs». A en juger par la réaction de la vice-présidente de la commission compétente du Conseil national la discussion est cependant loin d'être close. / AGB-La Liberté

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