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Une usine avant-gardiste pour Simon & Membrez

10 août 2008, 12:00

Trois ans de travail acharné. Un premier coup de pioche donné le 9 octobre 2006. Après un chantier qui aura finalement duré 22 mois, Simon & Membrez a pris ses quartiers lundi dans son nouvel écrin, sis dans la zone industrielle de la Communance de Delémont. L'entreprise a été fondée en 1975 par Etienne Membrez et René Simon, à Courtételle. Elle a véritablement décollé à la fin des années 1980. Aujourd'hui, ce fleuron de l'industrie jurassienne est l'une des plus importantes manufactures de boîtes de montres du canton. Ses clients - une dizaine - figurent parmi les plus prestigieuses marques horlogères du monde.

Ce n'est pas sans une certaine émotion que le directeur général Philippe Membrez a effectué hier une visite guidée de l'entreprise en compagnie d'une poignée de journalistes. Après... neuf agrandissements, le site de Courtételle s'est révélé exigu. Il est aujourd'hui vide. Son prix de vente est fixé à 6 millions de francs. Dans le chef-lieu jurassien, Simon & Membrez entend consolider puis poursuivre sa progression. Cette entreprise en mains familiales - «Fait assez rare pour être souligné», dixit Philippe Membrez - a engagé à tour de bras ces derniers mois. D'une centaine de collaborateurs depuis le début de la construction de la nouvelle usine, l'effectif a grimpé à 210, dont 45% de travailleurs frontaliers. Parallèlement, la SA spécialisée dans l'habillage horloger haut de gamme peut s'appuyer sur l'apport exclusif de l'atelier de polissage Termiboîtes SA à Courtemaîche, propriété de Philippe Membrez et qui a également connu une progression fulgurante, passant de 12 à 70 employés en 18 mois.

Ce qui frappe le plus le visiteur, ce sont l'avant-gardisme et le confort du nouveau bâtiment. Quelque 20 millions de francs ont été injectés uniquement dans ce bloc de verre, dont le concours d'architecture a été remporté par le consortium delémontain d'architectes Milani et Voyame. Sur un terrain de 16 000 mètres carrés, 8000 sont pour l'heure dévolus à la surface utile (contre 3200 à Courtételle). L'efficacité de la fabrication a été au centre des préoccupations de la direction. Tout comme le secteur de la sécurité, Simon & Membrez ayant été victime d'un braquage à main armée en mai 2007. Brigandage dont les auteurs courent toujours. Et dont le butin, principalement en or, estimé à plusieurs millions de francs, n'a pas été retrouvé à ce jour. Gardes armés, caméras de surveillance: l'usine ne ressemble en rien à un bunker mais bonjour pour y pénétrer! Les façades à triple vitrage ont été conçues afin de résister au coup du bélier!

Des efforts importants ont aussi été consentis au plan écologique. Le toit est végétalisé. Le patio bénéficie d'une climatisation naturelle. L'air est aspiré au travers de 17 jets d'eau. La ventilation et la climatisation renouvellent complètement l'air six fois par heure. Cette construction a permis à Simon & Membrez (120 000 boîtes de montres espérées en 2008) de décrocher la certification ISO 14 001, liée à l'environnement et l'écologie. Dans la foulée, la certification ISO 9001, orientée sur les procédés de fabrication a été renouvelée. Cerise sur le gâteau: les ouvriers bénéficient désormais d'un restaurant d'entreprise, une rareté dans le Jura.

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