Vénérable institution, la Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel (BPUN) se fait polissonne. Non sans gravité, elle lève un coin de voile sur la censure dans l’imprimé aux 20e et 21e siècles.
«Nous voulons présenter au visiteur, qui croit être libre, ce qu’est la censure aujourd’hui», explique Thierry Chatelain, directeur de la BPUN. Car la censure, «ce n’est plus l’Etat, sauf au travers de la loi, ou l’Eglise. Elle a pris des formes plus subtiles, voire invisibles, qui émanent de particuliers, de groupes de pression, d’intérêts économiques ou moraux. C’est beaucoup plus ciblé et pervers».
Un enjeu démocratique
Thierry Chatelain perçoit «un véritable enjeu démocratique», lorsque des menaces de plaintes et de procès, avec leurs conséquences financières, sont brandies par «des gens qui ne sont pas élus par le peuple et dont on ne peut pas dire qu’ils soient représentatifs». La censure est par ailleurs «beaucoup plus...