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Une commune, il faut l'aimer

16 mai 2011, 16:04

C'est quand même une sacrée surprise: à deux communes contre une, les citoyens ont fait échouer sur le fil le projet de Pontareuse. Les autorités s'attendaient, certes, à une certaine réticence, notamment du côté de Bevaix, où l'Entente avait su donner de la voix, mais pas à une claque pareille.

Et pourtant. Plutôt que de se disculper en répétant que la population a été manipulée ou a manqué de lucidité, ces mêmes autorités feraient bien de tenter de comprendre à quel moment elles n'ont plus été entendues.

Car le principe de la fusion n'était pas combattu. Mais des petits grains de sable sont venus, mois après mois, en gripper sournoisement les rouages, comme le nom ou les armoiries, deux éléments essentiels auxquels n'ont pas adhéré véritablement la population. Et qui, à eux seuls, ont pu pousser nombre de citoyens à pencher pour le non. Un peu déconnectés de leur base d'électeurs, et pourtant sans doute mieux informés qu'elle (notamment sur les détails financiers), les élus n'ont pas réussi à avancer des arguments imparables en faveur de la fusion.

Au Val-de-Travers existaient de tout temps une appartenance et une identité communes. On était vallonnier avant d'être neuchâtelois. Et on avait, il faut bien l'avouer, un «ennemi» commun: l'Etat, qui voulait fermer l'hôpital et le lycée et faire du Vallon une jolie réserve d'Indiens... Le oui à cette fusion était donc aussi le oui d'une région décidée à prendre son destin en mains. Mais entre Boudry, Bevaix et Cortaillod, ce sentiment d'appartenance est bien plus diffus.

Désormais, il s'agira pour les acteurs des projets en cours (Auvernier-Bôle-Colombier, Val-de-Ruz, voire La Béroche, la vallée de La Brévine ou hors du canton les Franches-Montagnes) d'éviter ces écueils, en associant largement la population aux aspects concrets - et affectifs - des fusions.

Car nous en restons persuadés malgré le vote d'hier: le processus de fusion doit absolument se poursuivre. Le canton de Neuchâtel, ses régions en sortiront plus forts, sans que la démocratie soit perdante. Mais les citoyens doivent en être eux aussi convaincus. Et pour porter ces projets, ils doivent pouvoir s'identifier à leur nouvelle commune. En un mot: l'aimer.

 

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