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Un simulacre d'élection avec un seul candidat

Le Zimbabwe a organisé hier un simulacre de présidentielle avec pour candidat unique le chef de l'Etat Robert Mugabe. Le leader de l'opposition a appelé ses partisans à voter pour le président plutôt que de mettre leur vie en danger. Environ 5,9 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes pour départager le président Mugabe, 84 ans dont 28 au pouvoir, du chef de l'opposition Morgan Tsvangirai, 56 ans, arrivé largement en tête au premier tour. Face à un déchaînement de violences entre les deux tours, l'opposant s'est retiré de la course. Mais le régime, qui veut garder un semblant de légitimité, a ignoré son désistement et son nom figurait toujours sur les bulletins de vote.

28 juin 2008, 12:00

Mugabe a interdit la présence d'observateurs de pays occidentaux critiques envers son gouvernement. Il a refusé l'accès à plusieurs centaines de journalistes étrangers qui souhaitaient couvrir le scrutin. Selon des témoins, des partisans du régime ont forcé des électeurs à leur communiquer le numéro de série inscrit sur leur bulletin de vote pour pouvoir vérifier qu'ils avaient bien voté pour le président.

«Les gens doivent montrer leur bulletin à un représentant de la Zanu-PF avant de le glisser dans l'urne», a affirmé un délégué de l'opposition à Mapanda (est). «Je n'avais pas le choix. J'ai dû voter pour Mugabe», a-t-il ajouté. Face à la répression, Morgan Tsvangirai a estimé qu'il n'était pas nécessaire pour ses partisans de prendre des risques. «Si c'est possible, nous vous demandons de ne pas voter aujourd'hui. «Mais si vous devez voter pour Robert Mugabe en raison des menaces qui pèsent sur votre vie, faites-le», a-t-il fait savoir hier.

Lors d'une conférence de presse à l'ambassade des Pays-Bas où il s'est réfugié, Morgan Tsvangirai a appelé la communauté internationale à rejeter les résultats du scrutin. «Quiconque reconnaîtra cette élection niera la volonté du peuple zimbabwéen et se mettra en travers de la route de la transition», a lancé le leader du Mouvement pour le changement démocratique (MDC).

Le scrutin est «une imposture» organisée par «une dictature en quête désespérée d'un semblant de légitimité». «Ce qui se déroule aujourd'hui n'est pas une élection. C'est un exercice d'intimidation à grande échelle», a-t-il martelé. / ats-afp-reuters

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